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Comme la révolution ne se fait pas dans les urnes, qu’elle ne semble pas prendre le chemin de la rue tellement dépourvue d’un courant de pensée qui dépasse les deux semaines, souhaitons qu’elle passe par la musique, car nous avons fait le deuil de la pensée politique sous les rythmes des applaudissements bêtifiants des adhérents à un parti.

Le trio Odessey & Oracle n’a pas les atours de révolutionnaire, celle-ci ayant une image violente, ne se faisant que dans le bruit, le sang et la fureur. Or le groupe est aux antipodes de la violence, et pour des révolutionnaires, ils le seraient dans les mots, car l’utopie chez eux n’est pas aussi naïve qu’elle pourrait le laisser paraitre.

Ce nouvel album est dans la veine musicale de “... and The Casiotone Orchestra”, alliant des sonorités classiques (le baroque est presque le socle commun) à des sons à peine plus contemporains, fin Charles de Gaulle, début Pompidou. Son traitement serait quant à lui plus proche de la dixième république (après moules révolutions donc), réussissant un voyage dans le temps digne d’un Jeff Goldblum qui aurait en lui les gènes d’un être minuscule suite à un transfert du corps d’un point à un autre. Odessey & Oracle serait donc un groupe hybride avec une partie de son corps dans le passé, l’autre dans le futur, et entre les deux il récupérerait des pièces d’un puzzle que lui même ne semble pas vouloir finir.

Le disque fourmille de trouvailles, de moments de grâce, d’autres iconoclastes, d’autres à classer dans une sorte d’encyclopédie de la chanson libre de tout. En témoigne "J’ai vu un croco", l’une des plus belles chansons surréalistes qu’il m’aura été donné le droit d’écouter. Cette chanson est le chainon manquant entre le menuet et R2-D2, un chainon des fers qui emprisonneraient le sinistre chroniqueur économique de France 2 qui serait tombé suite à une allégation dépourvue de poésie sur les montants compensatoires.

Car oui l’économie, Odessey & Oracle en parle, mais qu’en poésie, sans être bêtifiante, comme c’est la mode dans la chanson d’ici. Ce sont des contes, des nouvelles que nous chanterions dans une veillée pour chasser le neveu trader ou la cousine directrice fininanciére.

Ce disque est fait d’amour, celui d’une musique aérée, toujours à la recherche de la sonorité colorée (chez Odessey & Oracle on ne parle ni de noire ou de blanche, mais de notes rouges, jaunes, vertes….) pour échafauder le plan d’un monde meilleur. Mettez de la couleur dans votre vie écoutez "Speculatio" et faites la révolution.




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