> Critiques > Labellisés



Ma rencontre (musicale) avec Olivier Libaux remonte à 1994 et la sortie de Qui est Qui ?, second disque du duo Les Objets, formé avec Jérôme Rousseaux (qui poursuivra sa carrière sous l’alias Ignatius), tenants d’une pop en français malheureusement cantonnée à l’underground, à l’instar d’Autour de Lucie et autre Jean-François Coen : la chanson Ma Violence, mélodieux modèle d’écriture, de par son texte lucide et sa mélancolie solaire, en constituait le sommet. Lors de folles et lointaines soirées, passant sans vergogne de l’introduction de Stairway To Heaven au Freed From Desire de Gala, il m’arrivait de la reprendre à la guitare folk, en version patate, c’est à dire massacrée par l’alcool.

Quelques années plus tard, dans le cadre du festival Astropolis, je jouais à Brest en première partie de Nouvelle Vague, à l’époque vocalement conduit par Camille et Mélanie Pain : Olivier et son comparse Marc Collin menaient leur barque avec sérénité, il faut dire que leur concept - des interprétations lounge de standards new wave, mais également punk et rock - tenait la route et leur permirent, au gré de nombreuses collaborations (Phoebe Killdeer, Helena Noguerra, Mareva Galanter, etc.) et d’une poignée d’albums au succès critique constant, de tourner dans le monde entier, jusqu’à la disparition prématurée, en septembre 2021, du premier nommé, alors qu’il travaillait avec Mélanie Pain et le guitariste Raphaël Chassin sur un side-project, Nouvelle Vague étant mis en sommeil à cause de la crise sanitaire.

Derrière une pochette signée Pascal Blua, All That Matters – en huit covers et deux chansons originales – nous rappelle à quel point la patte sensible et élégante d’Olivier Libaux va nous manquer. Une fois le deuil passé, Mélanie et Raphaël, épaulés par Elodie Frégé sur No More Heroes (The Stranglers) et Psycho Killer (Talking Heads), ainsi que par Marion Grébert sur le conclusif Prends Ma Main, retravaillent – sans en dénaturer l’esprit - les démos issues des premières sessions et signent une merveille de disque envoûtant qui, au-delà de la tristesse et de l’absence, rendent un hommage lumineux à l’œuvre toute entière d’Olivier Libaux.




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.