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Ecoutez moi quand je vous parle. Approchez-vous j’ai un truc à vous dire. Je suis tombé raide dingue d’une disque, d’une voix. Hanne Hukkelberg est une mutine norvégienne qui a du génie et de la folie à revendre, comme si Bjork avait délaissé les biennales d’art contemporain pour reparler aux hommes. Enregistré à Berlin, d’où son titre, le deuxième album d’Hanne est à la fois une cathédrale majestueuse et un chantier en perpétuelle démolition. Le disque semble se déconstruire et renaître à chaque instant, comme si le cerveau de la belle était squatté par une myriade d’oiseaux picorant (fourteen) construisant avec la matière céphalique. Hanne pourrait être Fionna Apple mais elle est trop folle, elle pourrait être Emilie Simon mais elle est moins soignée et moins sage, elle pourrait être Bjork mais elle est plus humaine, elle pourrait être la cousine de Sophie Moleta mais elle aurait depuis longtemps tuée toute sa famille pour écrire une tragédie, une des cocorosie mais elle ne supporterait pas l’autre. Fantasque et pluriel ce disque regorge de coins sombres, d’esplanades aérées, de moments au corps et des instants vaporeux. Indéfinissables, Hanne glisse sur les rampes d’un jazz décomplexé (cheater’s armoury), émeut avec the pirate est sa parenté avec Portishead, et surprend quand elle enrôle les Pixies (break my body) pour une relecture qui atomise l’original. Il y aurait beaucoup à dire d’un disque qui mobilise le peu de temps que vous avez, qui vous obsède au point de le plus penser qu’à lui, d’y voir un chef d’œuvre que le temps ne pourra jamais mettre en péril, une bénédiction que les oreilles. Rykestrasse 68 pourrait devenir un lieu de pèlerinage, à moins qu’Hanne soit déjà partie ailleurs, emportée par cette folie douce et monstrueusement belle.




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