On tombe souvent sous le charme d’une musique qui nous enivre, qui nous fait perdre nos sens, et qui nous fait pleurer. Depuis plus de huit ans, the rachel’s, nous enivre, nous fait perdre nos sens et nous fait pleurer. Une discographie parsemée, de chef d’œuvres, de touches de piano, de volupté, d’emphase et de beauté. Un groupe magistral. Rien ni personne n’est jamais arrivé ne serait ce qu’au talon de ce groupe fabuleux. Alors avant même qu’on écoute systems/layers, on sait pertinemment, au fond de soi même, que ce disque ne peut nous décevoir, que ce disque est forcement quelque chose d’intemporelle et de merveilleux à la fois. Et finalement nos attentes et nos pressentiments sont largement dépassés, par un résultat brillant, exceptionnel. Rares sont les disques qui peuvent faire pleurer même le plus dur des gouverneurs des Etats-Unis. Pourtant je reste persuadé qu’à l’écoute de ce disque il aurait lui-même versé une larme, notamment sur le sublimissime Esperanza. Un disque peut être plus contemporain que ses prédécesseurs, un disque où finalement le romantisme baroque, qui hantait notamment selenography, disparaît peu à peu pour des pièces musicales plus brutes, plus inventives, plus modernes et presque plus belles. Et même pour la première fois le groupe nous offre un titre chanté, qui ouvre des perspectives plus qu’alléchantes. Car the rachel’s produisent une musique que eux seuls savent maîtriser et faire évoluer. Mais ils ont toujours su faire passer leur musique au rang d’art. Systems/layers est une des plus belles œuvres d’art contemporain qu’il m’ait été donné de voir et d’entendre. J’avoue avoir eu les larmes aux yeux la première fois que j’ai écouté Esperenza. Toujours est il qu’il se dégage de ce disque une douceur, une intensité et une émotion si fortes que l’on en ressort bouleversé, triste, et joyeux à la fois. Heureux d’avoir pu écouter une fois dans sa vie un disque exceptionnel, fait de madeleine de Proust, de magie lyrique, et d’une beauté qui manque de superlatif. Alors en écrivant cette petite chronique et en écoutant ce disque j’ai l’impression que mes touches sont recouvertes de velours, j’ai l’impression de plonger mes doigts dans de la soie… une excellente sensation. On en redemande encore et on en redemandera toujours. Et je suis persuadé que seuls les rachel’s pourront se targuer, plus tard, le plus tard possible, de n’avoir sorti que des chefs d’œuvre. L’écrin est décidément trop petit pour rachel’s. Un disque inoubliable, parfait, magnifiquement beau, et surtout un disque que j’aime aimer. En vous remerciant .