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Retour de nos gothiques favoris : après un nouvel album sorti en février dernier (« Immaterial Visions ») aussitôt suivi d’un EP spécial remixes, The KVB, le groupe le plus prolifique du moment, propose déjà un successeur, « Minus One (Extended Edition) » qui, comme son sous-titre l’atteste, est une version remasterisée et complétée d’un précédent EP commis en 2011. Faisons les comptes : depuis sa création en 2010, The KVB a sorti quelque-chose comme six ou sept disques (EP et LP mélangés), souvent à des tirages plus que limités (la version vinyle de « Always Then », par exemple, fut tirée à 250 exemplaires).

Si l’effet de surprise ne joue pas (le fan connait déjà la plupart des titres), « Minus One » détient néanmoins son lot de chansons réverbérées jusqu’à saturation, plombées par des larsens et des fuzz comme les adoraient les frères Reid, le Kohl et le mascara bien en évidence, la production olympique et les idées sombres en étendards. Une certaine idée du bonheur, assurément…

Qu’est-ce qui distingue cependant The KVB des actuelles formations cold-wave / gothiques / post Jesus Mary (A Place To Bury Strangers, Ceremony ou Black Rebel Motorcycle Club, au hasard) ? En soi, rien : ces grattes stridentes et ces voix d’outre-tombe, on les connait par cœur (on a même grandi avec). Pourtant, là où l’on achète un peu mécaniquement chaque nouvelle sortie d’ATBS, là où on se sépara de BRMC dès leur deuxième album, l’affaire KVB continue de fasciner, d’intriguer. Hypothèse haute : The KVB est le meilleur groupe gothique des cinq ou six dernières années. Hypothèse basse : terrassé l’année dernière par « Always Then » (leur chef-d’œuvre), on pardonne à KVB ses redites comme ses fixettes un peu trop tendances (une joyeuse marmite où des synthés curiens copuleraient avec des rythmiques Neu ! pendant que Martin Hannett accepterait de collaborer avec un duo Jesus And Mary Chain / Bunnymen). Restons sur l’hypothèse haute : par leur discrétion, leur mystère savamment entretenu et leur capacité à remarquablement digérer des influences depuis longtemps tombées dans le domaine public, les KVB (un duo masculin féminin, en fait) possède une fraicheur, une authenticité qu’un groupe pourtant ami tel qu’A Place To Bury Strangers ne cesse de perdre production après production. The KVB : toujours la même chanson mais cette chanson possède une classe absolue !

Voila sans doute pourquoi on reste scotcher face aux huit titres de « Immaterial Visions » : rien de neuf chez les KVB, certes, mais le cynisme et le mercantile n’ont toujours pas leurs mots à dire. Intègre, cash, sans frime, ce groupe est tout aussi généreux que fidèle en obsessions. Le meilleur grand petit groupe du moment…




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