La grosse pomme n’a pas encore livré l’ensemble de ses secrets. Certes ce quatuor a enregistré cet album en Géorgie, mais la délocalisation n’a pas eu d’effet sur l’urgence violente de la plus européenne des ville américaine. Entre Berlin, Oxford et New York, le quatuor ne semble en faire qu’un lieu unique, brassage évident. C’est par « Evergreen » que le groupe ouvre. Clin d’œil ou pas à Mc Culloch, c’est un étrange morceau introductif duquel on sent monter quelque chose que l’on ne soupçonne pas. L’ombre des rythmiques appuyées comme peut le faire Radiohead est présente. Avec « islands of fortune » The fatales dégage une puissance évocatrice servie par des ambiances tout aussi lourdes qu’aérées. En avançant le disque jouera d’ailleurs de cette ambivalence, comme sur « Old Painter » et son synthé et sa rythmique lourde et métronomique. Les chansons comme arrachées des entrailles plus que s’imposant d’elles mêmes. Les références sont parfois évidentes comme sur « Vanishing Act », morceau pendant lequel New Order tient un lyrisme piaffant d’impatience en laisse. Il suffira à « Darkened Country » comme une rencontre avec Robert Smith dans un baston mémorable avec Interpol d’entamer la révolution de la fin, une vision plus électronique, pour aboutir à « Torches » chant de fin, chant de ruine, morceau ascète qui donne à la fois le frisson et le tournis. « Great Surround » est un disque complexe, un véritable train fantôme pour un auditeur à la vision monolithique de la musique. Cet album livre des fausses pistes, dérange par son lyrisme que l’on arrive pas à attraper, ébouriffe par la classe qu’il renferme. On avait découvert ce groupe sur une compilation du nom de « Je t’Aime »… inutile d’en dire plus.