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Chronique sous forme de dialogue entre Martha Voyl et Archimo, tout au long de leur découverte de ce nouvel album de Low.

Subject : Ça commence très bien Le 12 mars 2013 13:03, Martha Voyl a écrit : J’en suis à la 2, mais ça sent déjà bien bon. http://www.indiepoprock.fr/le-nouvel-album-de-low-en-streaming/

From : Archimo J’y avais jeté une oreille dessus la semaine dernière et me l’étais mis dans le cartab pour la récré. Je le réécoute ce matin (j’en suis à la 4) et c’est encore meilleur. Secret : j’ai appris que Mimi avait écrit la moitié des chansons.

From : Martha Voyl Album assez superbe. C’est un peu l’anti-I don’t understand, plus des masses de martèlement dans leur musique, mais c’est léger et beau. Truc super étonnant, par contre : Mimi finit par m’agacer. Il y a deux-trois morceaux où j’ai un peu regardé ma montre sur les vibratos infinis...

From : Archimo Je n’ai pas poussé jusqu’au bout aujourd’hui, mais je me souviens la première écoute m’avait donné une étrange impression de temps étiré aussi. Je ne serais pas étonné que ça provienne de la facilité des longs vibratos mais, avocat du diable : dans un album qui appartient à Mimi, normal de miser sur ce qu’elle maitrise le mieux. C’est confortable. Et boum, on ne martèle pas, ça fait sursauter.

From : Martha Voyl Ouais. J’ai un peu peur qu’elle/ils tombe dans le recours aux armes trop connues, trop maîtrisées. Les références très appuyées à Neil Young, le vibrato-machine... Je suis devenu chafouine avec Low. Ce n’est pas de l’exigence mal placée, je crois (un genre de jalousie indie, la trahison du succès, tout ça), mais je crains qu’ils soient passés du monde de l’artisanat (où ils étaient jusqu’à Drums and Guns) à celui de l’industriel. Des professionnels de la ballade, des faiseurs de jolis chœurs à la chaîne.

De : Archimo Ah mais attention, je crois qu’on parle de la même chose : pour l’instant j’écoute ce disque comme s’il s’agissait des premières paroles d’une personne sortant tout juste d’un mini coma. Un peu soulagé, un peu effrayé et sans trop faire cas de la bouche pâteuse. Je n’ai pas encore trop envie de me foutre de sa gueule. Il y a du mécanisme, c’est certain, mais beaucoup moins de superficialité que dans C’mon, me semble-t-il. De toute façon, les groupes qui commencent à faire uniquement référence à Neil Young ont toujours quelque chose à se reprocher. Le plus souvent, une mini-crise de crédibilité dans l’artisanal. Je n’en suis plus à espérer le Low qui faisait un peu flipper, mais on garde au moins celui qui maîtrise une forme de rigueur dans la sentimentalité. L’album précédent était tout en larmes de croco.

From : Martha Voyl En fait, Low savait super bien faire du beau et chiant jusqu’à Drums and Guns. Après ça, on dirait que la dépression de Sparhawk leur a fait perdre la recette. Et du coup ils sauvent les meubles, mais mal : en s’entourant de balnaves sur C’mon, et en n’étant jamais ultra loin de la parodie sur ce nouveau. Mais par moments ils retrouvent le truc, ils arrivent à lui redonner vie, même artificiellement. Un album de convalescence ?

De : Archimo Je le perçois comme tel. Du coup, normal que ça sente encore un peu les béquilles. Autre théorie, un poil plus pessimiste : Sparhawk a peut-être décidé de scinder ses deux passions ; faire uniquement du beau avec Low et garder tout le chiant pour son autre groupe, Retribution Gospel Choir. Difficile aussi pour moi de séparer l’intellect des sentiments quand il s’agit de Mimi Parker. Des vibratos plus longs, c’est manquer de discernement certes, mais c’est aussi se sentir rassuré plus longtemps.