Franck Zappa a dit "on ne peut pas écrire sur la musique, c’est comme danser sur l’architecture" .
Et bien le nouveau Low donne pourtant envie d’écrire dessus, et de danser sur l’architecture.
Enfin plutôt de danser sur l’architecture des ruines.
Car avec leur album précédent, Low avait déja osé tout casser, en mariant leur sensibilité pop minimaliste à des textures sonores plus proches du harsh noise digital que de leurs racines slow core.
Se faisant, ils avaient créé des chansons brûlantes comme du magma ou froides comme du granit, un manteau terrestre pour les villes soniques à venir. Avec ce nouvel album, ils ont créé ces villes soniques, en ruine, arides mais bouleversantes, où les déflagrations d’électroniques usées rencontrent de divines harmonies vocales.
Car assez paradoxalement, jamais le chant de Mimi et Alan n’a sonné aussi solennel, universel et beau.
Et c’est cette beautée qui permet à Low de faire de ce Hey What si difficile d’accés une véritable expérience philosophique, ou comme auraient dit les alchimistes il y a quelques siècles, une véritable expérience philosophale, un moment rare et presque impossible à atteindre où le plomb noise se transforme subitement en or sonique.