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Premier album ? Et bien oui, impressionnant de voir à quel point ce trio a trouvé sa voix dès le départ ! Bon c’est plus un départ discographique, car le groupe a bossé plusieurs années cette identité avant de se lancer dans cet enregistrement. On peut dire qu’ils ont fait le bon choix, car le trio se démarque très vite, que ce soit dans le son, l’approche, les compositions. Nous avons droit à dix morceaux qui explorent plusieurs facettes de leur univers riche. Malgré l’impression de faire un voyage dans le temps, EliotE & The Ritournelles ne sonne jamais en décalage avec son temps. "Can be fine" introduit merveilleusement le disque. Le son est excellent, la voix a un timbre qu’on retient. Des parties de slide au bon son de space echo viennent donner de la profondeur. Puis les trois voix chantent en chœur, c’est juste superbe, simple, évident et irrésistible. On part en déglingue avec "Crayon", texte délire, morceau avec une rythmique sympa. C’est bien bricolé, y’a des sons qui se promènent de ci de là. Sûrement un morceau qui leur vaudrait le qualificatif d’anti-folk. On retrouve un peu l’esprit désaxé et 60’s d’Herman Düne, surtout si on pense à l’album "Not on top". "Olof" retourne dans un aspect mélodique et contemplatif, avec arrangements de guitare électrique limite western. Excellent. Pour vous donner une petite idée, ça m’a un peu rappelé Sarah Blasko, un peu pour la voix, mais aussi ces arrangements et les images que la musique évoque. La fin du morceau s’ouvre avec l’invitation onirique du glockenspiel. Avec "Plastic Pastries", le trio prouve sa capacité à varier avec les mêmes ingrédients. L’ambiance change, on est dans du pur folk americana, les chœurs sont terribles, le tambourin bienvenu. On se croirait en plein air, avec une bande de potes qui nous chante une de ses ritournelles. Je vous laisse un peu découvrir certains titres et vous faire vos impressions, parce qu’ils m’ont tous enchanté. "No news" développe des parties vocales individuelles qui répondent à ces chœurs dont le groupe semble avoir le secret. Puis tout s’imbrique, les mélodies sont subtiles, c’est juste magnifique. Si EliotE & The Ritournelles a une grande maîtrise de l’épure, il y a aussi dans ce disque une grande maîtrise de l’arrangement, de son amenée, de la construction des morceaux. Preuve avec le rêveur "Honeycomb". "Dead man song" est un titre hypnotisant, sorte de blues de cowboy des grands espaces, poussiéreux, à la progression très cinématographique. Certains penseront à Moriarty, je vous le dis plus pour vous orienter. Jodie Holland n’est pas non plus une étrangère dans cet univers. On se quitte sur "Groenland", tout en douceur, et on ne pense qu’au prochain une fois ce disque fini. Il s’en dégage une fraîcheur, une bonne humeur, même si les morceaux ne sont pas spécialement joyeux. Je pense qu’on ressent surtout à travers leur musique le bonheur que nos trois amis ont pris à composer et enregistrer, d’où cette authenticité et cette personnalité à part qui en émane, à l’instar de folk bands des 60’s comme Dando Shaft. Probablement un des meilleurs disques folk (au sens large) que j’ai entendu depuis un bout de temps, disponible dans une très belle version vinyle !

Barclau




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