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Etonnant nom pour ce second album de Jérôme Castel. Car si l’ancien DJ et musiciens pour Nesles, Bertrand Louis et Fredda, chante en français, sa liaison serait plus à chercher dans une terre enfouie sous l’Atlantique en les Etats Unis, plutôt que sous La Manche vers le Royaume Uni. « Doggerland » est de ce point de vue une prouesse, car combien comptons nous d’échouage dans cette entreprise voulant marier la langue française au rock indé des années 90, allant des Pixies à Swell en passant par Pavement. A l’instar de Dominique A sur certains de ces morceaux, Jérôme parvient à rester à flot, car il ne surjoue pas le chant, plaçant sa voix dans un mixe entre chant et spoken word, recouvrant les structures musicales sans les cacher, comme une brume s’installant sur la surface de l’océan. Entamé en 2019 aprés la sortie de « La Chaleur Animale » son premier album, « Doggerland » est une photographie de cette période où les catastrophes, les changements semblent nous faire entrer dans une spirale déroutante et inquiétante. Cette inquiétude (elle est présente dés la photo de Samuel Bollendorff tiré de sa série « Contaminations ») Jérôme la retranscrit, dosant avec tact, jouant avec les tensions comme d’un outil pour rebondir. « Doggerland » place Jérôme Castel sur la carte d’un rock français, se plaçant entre le « Remué » de Dominique A et le « Backflip au-dessus du chaos » de Michel Cloup, construisant un tunnel qui fait vibrer la surface d’un océan en perdition. Epatant.




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