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Nous sommes remplis de clichés quand il s’agit de parler du pays au long nuage blanc. Le premier et le plus ancré et ce Ha-Ka, qui font monter la bourse des tickets de match de rugby, même quand celui est quasiment sans intérêt. Mais, en tant qu’ancien lecteur des Inrockuptibles (vous vous souvenez ce journal de l’avant-garde la musique indépendante, qui est devenue un aimable catalogue de la culture et de sa valeur marchande.) nous savions que là-bas un village d’irréductible défendait sous l’étendard Flying Nun, une musique tellement pas comme les autres, que nous finissions par rencontrer ces gens de cet ailleurs lointain, notamment les Bats le temps d’un concert mémorable au Festival des......Inrockuptibles.

Depuis la Nouvelle-Zelande nous fascine toujours autant, et ce n’est pas la démission de sa charismatique Premiére Ministre qui va nous faire changer d’avis, ou quand le courage brave la sacro-sainte loi de la victoire à tout prix. Ce n’est pas non plus le premier EP de Ha The Unclear qui nous donnera à penser que tout est uniforme sur notre belle boule bleue. Car si nos paysages créatifs sont de plus en plus réduits à force de regarder notre nombril, Michael Cathro et ses trois acolytes voient grand et beau. Avec leurs allures de prof de maths (il y a le sosie de Jürgen Klopp) qui auraient fondé une communauté paganiste sur l’une des plage de l’île sur laquelle ils ont jeté leur dévolu, Ha The Unclear ne fait pas dans la dévotion de l’ascétisme, préférant l’abondance, quand celle-ci est mise au service d’une esthétique remarquable. Car les cinq titres de ce EP sont tout à la fois traversés par un esprit punk, par une pop anglaise période Harold Wilson (merci The Crown), que par une indéfectible envie d’en découdre à l’instar de ces grands songwriters américains qui devaient crier pour être entendue au milieu du Mojave (« Papperboats » la plus belle chanson de Cow-Boy qui ne prend jamais l’eau, sauf celle de notre émotion). On ne parlera pas de lyrisme (même si la voix de Michael Castro le convoque parfois), mais d’une bouffée bluffante avec de la thc (la super herbe de « Mannequins » sans les rouflaquettes), d’un groupe qui regarde devant lui avec les yeux de Jean-Paul Sartre, sachant que le meilleur moyen d’avancer tout droit, et de faire des loopings avec la réalité, et de se confronter avec elle sans la prendre totalement au sérieux. Il y a quelque chose de jouissif dans ce « Handprint Negatives », essai transformé, pour un avenir radieux, qui redonnera de la force à n’importe qui, même à Jacinda Ardern, si elle n’a pas peur de la mélancolie absolue (attention à vos palpitations à l’écoute de « Cave Paintings » ). Voyage en haute turbulence.




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