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  • 10 novembre 2008 /
    PJ Harvey
    “stories from the city, stories from the sea”

    rédigé par gdo
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Huit années déjà se sont écoulées depuis ce coup de poing infligé par Dry. Huit années à traquer l’humidité pour rendre plus accueillante des chansons rêches et revêches. Nous avons quitté PJ Harvey il y a deux ans avec ce très poisseux is this desire. Un son quasi atone, une PJ dans un terrain de jeu certainement trop fade pour elle, celui de la recherche sonique. Après cette relative déception, les directions à prendre étaient multiples et variées. John Parish guide routier de PJ Harvey débarqué, elle a du trouver sa route seule, et c’est là où il faut certainement chercher la fraîcheur de nouveau LP. Retour de l’équipe de Dry, retour à la hargne, sans mettre de côté un héritage plus qu’estimable, carrément génial. Sur la pochette c’est Gipsy Harvey, en plein New York, pochette répondant à celles du single a perfect day elise. PJ y reprend de la couleur, y esquisse un sourire et porte un sac doré, là où deux ans avant elle se présentait en noir et blanc, la tristesse au coin de l’œil, portant un sac en quenille. Si l’eau est absente de la pochette (image récurante de la belle) elle reste là via ce titre, ce relais en New York et son dorset lointain, les jambes droites en haut des falaises scrutant une ligne de fuite. Les premières notes de Big exit, et la violence (là elle n’est plus rentrée) de dry est de retour, docteur Jekyll et Mister Hyde entre le refrain et les couplets. Oublié le son étouffé des derniers LP, PJ a décidé de de se faire entendre. Si good fortune (tout comme you said something, ou le très laid this is love)ne va pas arranger sa côte auprès des poseurs d’étiquettes qui voient en elle la Patti Smith des années 90 (on pense beaucoup au dancing in barefoot sur good fortune) A place called home découvre une nouvelle corde à l’arc de PJ, celle du chant. Outre le chant de plus en plus maîtrisé, PJ incorpore (chose nouvelle chez elle) des chœurs qui calme la relative tension du sublime one line, et rajoute au recueillement du troublant beautiful feeling (jamais bien loin de la Sinnead O’connor grande période). Les chœurs en question, assurés par Tom Yorke ne sont que l’entrée, la mise en bouche, avant le festin, le met auguste de ce lp. Chanson écrite à la base pour tom Yorke, this mess we’re in, enregistrée en une journée, est le mariage parfait de deux voix qui plutôt que de se répondre, fusionnent pour tenir les murs d’une bâtisse chancelante en papier. La nouveauté réside aussi au retour du trio magique de dry (PJ, Rob Ellis et Mick Harvey) que se soit donc sur big exit mais également sur the whores hustle and the hustlers whore, une sirène en pleine tempête, attaquée de partout mais tenant la proue avec hargne et fierté, et le Kamikaze rejeton de sheena-na-gig et de me-jane. Alors que l’album aurait pu se finir par Horses in my dreams, une Bjork calme, une chanson après laquelle Bjork pourra toujours courir sans jamais pouvoir la rattraper, We float est là comme un morceau caché, PJ quasi sereine, quasi joyeuse expurge ses doutes dans une chanson d’un optimisme rare chez elle. Mais comment en serait il autrement, un retour au (à la)source, le besoin de voler, comme une mouette au dessus de la mer, comme l’oiseau migrateur dans son perpétuel voyage vers la chaleur.