Fabiola, comme nom de groupe pour des musiciens belges (plus exactement schaerbeekois), c’est particulièrement espiègle, si l’on pense à la belle (hum hum – les goûts les couleurs toussa toussa) Fabiola de Mora y Aragón, reine du plat pays entre 1960 et 1993. Imaginez un combo monégasque indus-tektonik sous pavillon Stéphanie : « Salut, on est les Stéphanie et on va vous défoncer les oreilles » (euh, c’est déjà fait – qui se souviendra de Ouragan sait de quoi je parle). Et en France : « Salut, on les Marie-Antoinette et... » Bah non, tu ne peux pas chanter, tu n’as plus de tête ! Bref, le quatuor mené par Fabrice Detry (Austin Lace, Hallo Kosmo, The Tellers) se pose certainement moins de questions que moi et fonce, avec leur nouvel album, sur l’autoroute d’une pop cosmopolite, ciselée et aventureuse, à l’image de l’inaugural Watery Base, psychédélique et planant à souhait, ou du funky electro-désarticulé Tarentella. Épaulé par Léa Kadian (Kunde), Tim Clijsters (BRNS) et Aurélien Auchain (Mountain Bike), Fabrice n’en oublie pas de délivrer des mélodies addictives à souhait (The Wing), de s’amuser avec les registres qu’il explore (le bidule acidulé Bonify) et de délirer à tout va (Circumstance Is Doom – pas faux). Enregistré les cinq années passées entre Bruxelles, Binic et Andenne, The Mushroom Type fait néanmoins preuve d’une homogénéité à toute épreuve, même si dans toute cette exubérance bariolée les rares temps calmes affleurent (Hetomesnil). Les sonorités électroniques aidant (The Freak), l’ensemble lorgne parfois du côté de Midnight Juggernauts et autres MGMT, mais toujours la belgitude décomplexée funifie le tout (Don’t You Look There - dEus versus MC Hammer : sommet), pas pour rien que l’illustre Mocke Depret met son grain de sel, à coups de saz et de bouzouki. Conclusion parfaite, que l’addictive mignardise Sahune : en matière de pop, nos cousins du nord se démerdent bien, sans jalousie aucune on les salue.