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Christophe Vaillant devient Le SuperHomard avec l’album Maple Key sorti en 2015 d’abord au Japon.

Le SuperHomard c’est le nom d’une boîte de nuit dans "Ne nous fâchons pas" de Georges Lautner. Si un Avignonnais peut faire se rencontrer Jean Lefebvre et le Japon, il peut croiser à Paris un Australien installé à Saint-Brieuc. Maxwell Farrington partage le même amour de Burt Bacharach, Lee Hazlewood ou Scott Walker. Leur première collaboration, Once, n’est pas sans lien, dans la voix comme dans l’orchestration, avec ces références.

Un premier disque sophistiqué et majestueux dont on recommande l’enchanteur We, us the pharaohs

On a eu beaucoup d’occasions de se moquer de chanteurs de confinement, on peut changer d’avis en écoutant leur reprise de The Train de Watertown, le splendide album concept de Sinatra.

I had it all ouvre le disque du même nom, porte-drapeau, annonciateur des six morceaux de l’album. Une pop orchestrale, la guitare roucoule, un chant nonchalant de crooner désabusé, une féérie à la Richard Hawley. Si l’introduction nous plaçait dans les décors de Blue Velvet, la fin du morceau est un appel à la danse, au tourbillon enfantin que l’on voudrait sans fin.

Two hopefull lovers joue brillamment les oxymores, à la fois bande-originale de western et de croisière, les amants pleins d’espoir s’entretuent, la vallée de l’amour jouxte la mer du désespoir. La montée, à cheval ou sur les flots, très orchestrée, tellement efficace, la sensualité de la voix assumée.

In the valley o’ love near the sea of despair

There in the cottage you’ll find what your owed

Sitting in a jar by the door

Now go and play nicely the hounds on the run

No loosing face in the rain

Two hopeful lovers in a time without tv

Killing each other with their minds on a holy day

Burning, au chant plus saccadé accompagne une musique, elle aussi plus heurtée, comme une traversée vers l’Angleterre, une fuite accomplie de la constance.

Donna montre encore comme la basse contribue à la hauteur des morceaux. Ici, elle s’insinue pour rester dans la mémoire quand le disque s’arrête.

Il Cacciatore, est une ballade, à la guitare swinguée et discrète, aux cuivres chaleureux. Alors on imagine que Il Cacciatore, c’est un nom de cocktail estival. Peut-être un peu nostalgique, ce moment d’été. Langoureux et atmosphérique. La basse et la batterie en avant pour un final magistralement planant.

Il Cacciatore, cela veut dire le chasseur. Et la peinture de la pochette représente un dindon.

On retiendra de I had it all le contraste entre une orchestration et une voix qui peuvent s’autoriser le grandiose et l’apport minimal et discret de multiples sonorités. Un album à l’hétérogénéité qui n’est pas démonstration mais traversée.




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