Enchantement du soir. Comme une bénédiction sous un ciel menaçant, comme un souffle d’air frais sous cette chape de plomb qui nous écrase depuis plus d’un an, comme un moment plein de délicatesse, « Vers le Rocher des Amoureux », plage de plus de trente minutes de Garden With Lips est arrivée par hasard. Field recordings, fragments de conversation et musique en filigrane, des pièces posées avec le talent délicat de Gildas, car à ce niveau, même le hasard est un talent, il sait à qui il a à faire et prend sa place dans les canons habituels du musiciens. C’est comme une rêverie (on entend quelqu’un dormir profondément.), un sillon dans lequel nous prenons place, faisant de la compagnie des enfants, des moments de partage au moment de préparer un repas des instants que la musique transforme en une matière sonore au charme étonnant. On pense immédiatement aux travaux de Rodolphe Burger sur le Welsh ou aux disques fantastiques d’Israël Martinez, à nos ballades quand les paysages semblent nous proposer un dialogue mis en musique par les bruits d’une nature affable. Gildas a le don de mettre tout cela en musique, de nous happer avec cette chose que nous appelons la vie. Merci pour ce moment de grâce.