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Cher Philémon Cimon, déjà je tiens à m’excuser pour le retard de ce papier. J’ai connu un gros pépin d’ordinateur, et vous m’avez jeté un sort via le titre d’ouverture de votre album. J’ai eu peur de connaître la même mésaventure qu’ont pu connaitre les fans du meilleur chanteur français de 2016 suivant la direction des victoires d’ici qui était avant dans les mains du patron du label de ce même chanteur français, enfin je m’égare, et pas de pot car s’égarer c’est bien la dernière chose que j’ai eu envie de faire en écoutant votre disque. Mais avouez le bien, ce premier titre a le don de rentrer dans nos têtes pour n’en sortir qu’après les coups répétés d’une conjointe ulcérée de m’entendre finir mes phrases à la façon de « je t’ai jeté un sort ». Mais vous êtes là, encore là entre mes oreilles, car après cet arrêt buffet imposant car collant, vos chansons qui oscillent entre fausse naïveté, embardée dans les méandres d’une jeunesse pendant laquelle la découverte des corps se fait avec une simplicité jubilatoire.

Chez vous on imagine bien les après midi parfois gauche dans une chambre dans laquelle le lit n’est jamais fait, une couette colorée en boule, des posters et des figurines comme décorations, le corps comme parfum. On imagine surtout les moments à se trémousser sur Jobim ou Joe Dassin en récitant des passages de Cervantés.

Pour ce troisième album, vous êtes allés à La Havane, profitant d’une dernière nuit pour que des cuivres fous viennent mettent une couleur nouvelle à vos chansons qui pouvaient tomber dans une mollesse lascive. Les chansons deviennent alors des expériences étonnantes de chaleur partagée, proposant des histoires comme des romans (le très beau « comme une fontaine » m’a donné des frissons, comme si vous aviez été sur le testament d’Henri Salvador quand il c’est agit pour lui de ne pas mourir).

Alors je ne vais pas vous mentir, je n’accroche pas à tout, ayant même des réticences comme sur la chanson titre et son côté band en ouverture d’une soirée dans un cabaret de deuxièmes choix à Las Vegas. Mais vos histoires d’amour sont tellement étonnantes (Eve feraient grincer quelques dents chez certains de mes concitoyens qui ne vous reconnaitrez pas en un Adam possible) dans la façon de les traduire (La Musique est la seconde chanson impossible à se défaire) que les rares moments pendant lesquels le charme n’opère pas sont balayés pour laisser place à cette ode aux femmes, à la femme, celle aux pieds de laquelle nous sommes, incapable de véritablement les escalader sans les trahir par des chemins de traverses (Maudit). Car si cette montagne qu’est la femme est accueillante, il est dans nos gênes de la tromper. Les femmes comme des montagnes, et vous comme un alpiniste avec les mots comme des pics, les mélodies comme des cordes, et un amour évident pour essayer de couvrir les avalanches provoquées. Désolé encore pour le retard, et merci pour être notre guide de ces hautes montagnes fascinantes que sont les femmes.




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