Un an à peine après son album solo, Möbius Morphosis qui lui aura valu ici un papier grinçant, JB Dunckel est de retour avec Jonathan Fitoussi. Après un premier disque en commun en 2019 (Mirages) ils reviennent avec un nouvel album, roulement de tambour...Mirages II. Mixé par Michael Tainturier et masterisé par Alex Gopher, ce nouvel effort musical (je ne parle pas d’effort pour l’écoute....quoique) se compose de huit plages sonores qui oscillent entre habillage pour un film de science-fiction sponsorisé par BMW et proposition pour un ergothérapeute en mal de tranquillisant pour ses patients les plus agités. On devine les marottes des deux musiciens et leurs affections pour la répétition quitte à pomper Tortoise qui eux pompèrent Steve Reich. Comme sur un champ neigeux immaculé de blanc, les deux musiciens peinent à laisser une trace donnant au paysage un pouvoir d’attractivité. Certes, on se repose plus que dans les cages de faraday habité par Karlheinz Stockhausen, mais pour au final s’y ennuyer autant que devant un film lui criard sur les amours adolescents. Car avec son aspect outrageusement aseptisé, Mirages II peine à cacher des redites gênantes, des trous d’air percés depuis que l’homme a marché sur la Lune, et au final un ennui poli. Parfait pour illustrer une des dernières expositions du centre Pompidou ou pour servir d’habillage sonore à une hybride performative sur une autobahn immaculée de blanc. On pourra toujours y trouver des zones d’ombres enivrantes (Spark (alternate version)) mais qui ne réchauffera pas les oreilles glacées par une promesse non tenue...n’est ce pas cela un mirage. Ascenseur pour le pageot.