Prenez une dose de guitare, en extraire des riffs bien gras et bien catchy, ajoutez une bonne cuillère à soupe de chant frontal et assumé, une basse ultra groovy, une cuillère à café bien remplie de batterie, verser par saccades intermittentes des notes de clavier complètement psyché, bien mélanger le tout, et vous obtiendrez un bon calva bien frais !
Cet album intitulé Siamois, sorti sur le label A Tant Rêver Du Roi, est le fruit d’une collaboration de deux gars originaires du Béarn, Arnaud Millan et Stéphane Sapanel, officiant sous le nom de Calva. Ils reviennent quatre ans après leur premier album (Sacrifice) et bien qu’ils ne soient officiellement que deux, ils se produisent à trois sur scène. À la limite de l’indie-rock dérapant vers un hybride math-rock on voyage dans deux (trois ?) mondes, insaisissables, oscillant de l’un vers l’autre, tel un dialogue constant entre plusieurs entités non définies. Une tension solaire se dégage de leur son et impose une sorte d’ultimatum, à l’image d’un Fugazi qu’on imaginerait traîner dans des lieux louches et poussiéreux mais qui parfois se laisserait tenter par des lieux plus conventionnels.