Pour cette deuxième livraison de OK sobrement appelé "Wet" la production ovine prend un bon coup de tatane dans ses modes de production ascétisées et médicamentés, avant tout pour répondre à une demande aussi respectueuse de ce qu’elle peut mettre dans son assiette qu’Amélie Nothomb l’est de la littérature dans son ensemble. Pour faire dans la facilité OK va vous mettre KO, un KO jouissif comme un état éthylique salvateur vous permettant à la fois de désinhibé et de convoquer dans les nimbes de nos esprits obnubilés au quotidien par un matérialisme primaire, des pensées poétiques philosophiques aboutissant à une manifestation parfois charnelle. Le chant de Guillaume Magne donne une dimension supérieure à des compositions décharnées, malades mais ouvertes sur la vie., criant même son amour de celle ci. C’est une cornemuse qui sonne l’entrée dans un cabaret totalement dézinguée (Wet). Puis une machine toussoteuse (Hollywood) se présentera pour au final se lancer dans une mélodie simple et dépouillée. Il est temps alors de nous donner un bon coup de blues avec (The Right Way) avec autant de désespoir que dans l’œil de Gérard Janvion après la séance de tirs au but de Seville. Après le désespoir une introduction étonnante pour un titre un brin martial (Your Third Strike) . Deux titres en un, comme deux versants d’une montagne, l’un boisé et champêtre et l’autre déconstruit par des éléments rudes et sans complaisance avec la nature. Afin de nous quitter sous des auspices plus joyeuses, « To Know » commence comme le générique d’une émission musicale pour se poursuivre comme une orgie qui se terminerait dans une fête paganiste au beau milieu d’une rue. En conclusion un EP ramassé et fringuant, donnant une leçon de maintien à des albums trop long, à des adeptes de la cuisine industrielle, aux habitués des mauvaises adresses. Une écriture stricte et sans complaisance avec la facilité et le mauvais goût. A découvrir absolument d’urgence.