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Avec ce titre provocateur en plein débat sur ce qu’est l’identité nationale, Varsovie signe une suite attendue après « huit millimètres », premier EP sous l’emprise de références lourdes mais bien assumées et digérées.

C’est à l’épreuve de la longueur que Varsovie fait face. Tenir en haleine avec cette énergie brulante mais froide. Alors que Noir Désir puisait son inspiration des débuts dans les disques du Gun Club, l’inspiration est chez Varsovie à chercher dans du côté de Manchester. Mais un point rassemble les deux, le rouge des drapeaux communistes des années 80, la même fascination par ce charme slave, synonyme tout à la fois de répression, mais aussi de mystère que l’on rêvait de découvrir, quitte à en perdre les sens. Le terreau est punk, la plante qui y pousse est une hybride de la cold wave, avec des textes romantiques (Clandestine). Sans aucun paravent le groupe exécute un strip tease des sentiments frôlant l’impudeur, claquants à nos oreilles comme le blanc de la beauté diaphane d’une espionne venue du froid. Le champ lexicale est celui d’une poésie trop souvent taxée d’adolescente, mis au service d’un chant pouvant se faire rageur, sur une musique au final très aride, très punk, s’aiguisant au fil des titres comme une dague monstrueuse, qui pourrait soit nous découper ou nous assumer.

Disque de forces et de faiblesses, « Etat Civil » regarde son âme, la rendant, par morceau à ceux à qui elle appartient. Varsovie, ou une idée d ‘un cold punk à la française. Une vraie confirmation