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Kawaii c’est assurément un nom de groupe qui plairait à mes enfants, si j’en avais…question de temps avouons le. Ce nom c’est comme ces bonbons qui vous explosent dans la bouche au contact de la langue, procurant une sensation bizarre, les yeux qui piquent car c’est vachement acide et à plus longue échéance provoquent des carries qui permettront de jouer à la roulette avec le dentiste. Cette phrase pourrait résumer la musique de Kawaii, sauf que les caries seront mentales, laissant pour le coup des séquelles irréversibles. Cachés qu’ils sont derrière des marionnettes toutes droit sorties d’une version albanaise du Muppet show,Kawaii est en fait l’ovni le plus intéressant sorti chez nous depuis Diabologum, le Diabologum d’avant #3, d’avant le chaos, d’après la fin d’un monde. Pour le moment Kawaii constate. Le duo osculte, dissèque, détourne les rouages du spectacle vivant. Ce qui fout la frousse en écoutant « stylochord » c’est que l’on imagine déjà le coup prochain, on imagine que des « il était une fois » il en pleuvra, et que l’on se verra totalement embarqué dans des refrains sonores comme dans un tourbillon. Si la pochette est un clin d’œil à Wallace et Gromit, c’est que le duo a comme Wallace un don pour le bricolage et comme Gromit un don pour la poésie naïve emprise de mélancolie. Mais encore une fois, cachez vos enfants, car un conte chez Kawaii serait comme une comédie musicale façon Jacques Demy chez Romero (love love). Partant souvent d’une trame électro (starbox) Kawaii fait une musique qui semble s’auto-générer, comme si la naissance du monde se passait sous nos yeux, et que nous crétins comme un créationniste nous nous obstinions à n’y voir que du vide, souhaitant la mort de Kawaii pour des écrits apocryphes. « stuck in hurricane » et « starbox feat flexion flute » qui reprend la trame de « il était une fois » donne de l’espoir, il y a, pour ceux qui en doutaient de l’humain derrière ce disque, des gens sensibles, des gens qui ouvrant leurs bras , laissent aux autres le droit de jouer avec mélopées dangereuses. Pour résumer écouter Kawaii c’est comme découvrir le velvet un beau soir d’automne quand on écoute depuis son enfante le top 50, c’est comme s’avouer enfin que la vie est unique, c’est comme jouer avec le feu sans se bruler pour le moment, c’est comme manger un drôle de bonbon. L’art est dans la rue.




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