L’histoire commence à être éculée. Une jeune fille, plutôt bien avantagée par la nature, des morceaux postés sur Youtube via un ordinateur d’occasion, et une énième cendrillon qui a le droit de passer le cap de minuit sans que son carrosse se transforme en citrouille. Zee Avi, puisque c’est elle le nouvel exemple de la rapidité des effets du net, a donc troqué son Ukulélé, ses interprétations devant une webcam de fortune, pour les studios d’enregistrement. La belle se place dans la lignée des Brenda Kahn, sans la rugosité de celle ci, comme une Carla Bruni avec une voix moins proche du zéro, ou bien encore d’une Yael Naïm moins démonstrative. Les douces chansons naviguent entre Folk, Jazz, se baladant indifférent d’un club enfumé, à une salle de concert pop folk, relatant de façon simple, sa vie, ses émois, avec un brin de naïveté, mais une authenticité que l’on ne sent pas feinte. Un joli disque donc, chaud et douillet comme une couette, qui nous enverra passer notre nuit dans des bras plein d’amour, sans qu’une heure fatidique nous intime l’ordre de partir.