L’escapade solo de Xavier Plumas nous avait laissé penser que le retour ne se fera pas, et que tel Bernard Moitessier en tête d’une transatlantique, il se garerait, changeant définitivement de route, faisant de Tue Loup un ancien port d’attache. Ecrit en collaboration avec Rom Liteau, Thomas Belhom « Le Goût Du Bonbon » est une (mauvaise) surprise venant d’auteurs habitués aux hauteurs, rejetant la vulgarité lexicale et musicale. Légitimant la grossièreté par le bonbon, comme un collégien légitime ses excès de lyrisme par la découverte de Maïakovski, Tue-Loup nous les casse mortellement. On ne croit pas à cela, et on récent rapidement des choses que l’on avait humé quand Murat s’amusait avec ses Rancheros, une dérision décuplé. Car là on se demande. On pourrait retrouver dans « Aux Carpates » une simplicité dérangé par le voyage, on pourrait ne pas s’offusquer de la vulgarité de « Mon Vin », tant l’ambiance y est prenante, on pourrait, mais ce disque nous rappel la première fois où notre grand père s’est lâché, nous apprenant que lui aussi, l’homme qui avait la stature de patriarche, avait des gaz. Tue Loup, c’était cela, un groupe qui en dépits de sa proximité avec la terre et la campagne, avait une classe infinie. Probablement un amusement, un bonbon au poivre, qui est capable de nous offrir avec « Dés Lors » l’une des chansons les plus incroyables de cette année, comme si Bashung utilisait ses dernières forces, et son dernier souffle à la récitation de cette divagation tendue. Vos parents vous l’on dit souvent étant petit, n’acceptez pas les bonbons d’un inconnu.