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Avant même de dire quoi que ce soit sur "Ramo", ce onzième disque du groupe Tue-Loup, il faut souligner la beauté de l’objet. Magnifique pochette, livret splendide, paroles incluses. Des peintures de Jean-Gilles Badaire, joliment mise en page par Laure Allanot. Il est rare de voir aussi bel objet, et il semblait donc important de le souligner, pour inciter les lecteurs à se procurer l’objet physique pour ce qu’il est : beau.

Cette introduction étant faite, venons-en à la musique elle-même. Au cours de sa longue carrière, Tue-Loup a connu différentes époques. Certaines énervées (toute proportion gardée), d’autres sombres, une ou deux fois tendant à l’expérience musicale. Avec "Ramo", on retrouve la lumière et la joie d’une musique à la ligne claire. Dès "Empreinte", deuxième morceau de l’album, l’envie de battre du pied en sifflotant se fait pressante. Elle restera une bonne partie de l’écoute de ce disque.

Et même sur des morceaux mélancoliques comme "La haute épine", "hirondelle" ou "La forge clandestine", le son sonne comme un jour ensoleillé. "Hirondelle", justement, fait office de sommet de l’album, avec son tempo ascendant et qui s’amplifie au fur et à mesure. Une chanson comme savent les faire les Sarthois, pleine de sens, lourde et entraînante à la fois. Là encore, de toute beauté.

Côté chansons plus accessibles dès une première écoute, "Ton frère" pourrait même faire un single honorable et présentable pour les robinets à clips des chaînes musicales et des play-lists qui tournent en boucle à la radio (plutôt tendance France inter que RTL, tout de même). Et "Le tigre voyageur" pourrait lui succéder, une fois le succès populaire acquis pour le premier titre. On retrouverait ainsi Tue-Loup à la place que le groupe mérite : en haut des tops de la chanson française !
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