Je sais, vous êtes pris de court. Vous avez pensé à tout avant le départ en vacances, mais il vous reste quinze jours de bureau, et le ciel installe une chape de plomb sur vos épaules fatiguées par l’année. Par d’air à l’horizon, le brumisateur est un placebo sympathique, mais rien n’y fait, d’autant que chez le magasin d’électroménager le seul ustensile en stock pouvant vous procurer un sentiment de brise est un modèle d’exposition fatigué. Alors écoutez moi. Vous avez encore une platine cd, vous n’avez pas cédé au tout streaming, et vous avez bien raison, car c’est l’une des raisons de votre malheur, de cette chaleur. Là, positionnez le nouvel album de Discover, le bien nommé California Suite. Fermez les yeux après vous être allongé sur un sofa, toutes les fenêtres fermées, les enfants chez la nourrice et votre épouse au bureau qu’elle a la chance d’avoir climatisé. Montez dans une belle Américaine chromée et rutilante. Lunette de soleil, casquette NFL. Vous entendez la musique, vous captez les rayons du soleil qui irradie, mais ne chauffe pas, protégez que vous êtes par cette douce mélancolie de Discover. Vous êtes bien, accompagné que vous êtes par Oliver Albert Brion et Nova Cane. Vous repensez à Olivier faisant du stop le temps de ses mythiques California Songs. Orfèvre et mélodiste, il vous propose un voyage sur les routes californiennes dans sa Vintage Car, à la recherche des Sunbirds pour un retour éblouissant en Californie, dans une harmonie aussi rafraîchissante que grisante, sans malice, avec talent et profondeur. Vous touchez alors du doigt le plaisir ultime d’acceptation de la chaleur par la douceur, assumant le contre-courant en se laissant porter par une atmosphère vintage certes, mais intemporelle. L’album de l’été donc, au soleil couchant, que le vent solaire amène fraîcheur et sensualité, caresse après le plomb du zénith. L’été sera doux avec Discover. Number one.