Qui n’a pas joué à ce jeu surréaliste qui consistait à ne pas finir une chose, et de laisser la suite pour l’imagination d’un ami, qui lui-même laissera la suite, et ainsi de suite. Ce jeu c’est le cadavre exquis, que le label cabaret walter a décidé d’adapter à la musique. De ce concept alléchant on attendait bien évidemment les sorties de routes difficiles, les boucles inadaptables, les points de fin qui ne réclament pas de suite. Les artistes n’auront guère semé le trouble et auront joué le jeu, ne laissant pas le suivant dans une voie de garage qui aurait au final plombé le projet. Un cadavre exquis s’écoute comme ces films italiens des années 70, films à sketches qui s’immisçait soit dans la moral ou dans le lieu. Alors oui on sortira du lot la jointure entre Rudy Trouvé etThomas Belhom véritables symbioses artistiques qui confine à la dualité parfaite, certes on reconnaîtra plus facilement le charme rêche de Dominique A, l’amour tendre et éraillé de Venus, mais il nous faudra démissionner de notre raison pour ne pas prendre ces morceaux comme des enfants collés, reliés par un organe ou un membre. La marche en avant permet d’avancer vous dira la palice, avec cadavre exquis nous faisons des pas de géants vers le jeu artistique. Formidable.