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Partant sur le morceau « Soul Capturer » en introduction, Animal Collective met les choses au clair avec son public : « we’re back ! » percussions à la Devendra, chœurs emphatiques auxquels le groupe de Baltimore nous a habitués, petit solo de guitare pointu à l’appui, effets réverbérés sur les voix. Quand on y pense (je ne suis pas sûre de devoir les présenter, si ?) vingt-trois ans qu’ Animal Collective existe et persiste, et signe. Les quatre musiciens ont - entre autres mérites - d’avoir su conserver leur âme des débuts (folk, hippie, rock, électronique) et aussi une amitié forte (ça compte entre membres d’un même groupe). Ils se connaissent super bien. 

Ce qui me gêne davantage, ce sont les « vieilles ficelles ». Tout ce qui nous faisait tripper nous, public, au début, ne fait plus guère que soupirer les quadra dans mon genre. 

Non, je ne me suis pas interrogée pendant des heures sur le « sens » éventuel ni même sur les références auxquelles faisait allusion la pochette : emballages de cadeaux new age recyclés ? Papiers déco Kashmir découpés ? Enveloppes jamais postées ? Ni sur le titre de l’album sorti le 29 septembre dernier : Isn’t it Now ? Quoi ? Rien ? Tout ? C’est quoi ce « now » ? Ce « maintenant » ? C’est quand ? Y a quoi à dire ? Qu’il était « temps » de sortir un album c’est ça ? Rien n’est moins sûr. 

En tout cas, à écouter cet Isn’t it Now ? on n’apprend rien qu’on ne savait déjà. Qu’ Animal Collective sait créer des ambiances sonores intéressantes, jouer des chœurs donc, des bidouillages et puis, et puis… Pas grand-chose de neuf, ah tiens c’est peut-être ça le sens induit de la pochette : le recyclage. Après je vous empêche pas d’aimer, hein, mais ça sent un peu le renfermé, vous serez prévenus.