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Qu’attendons-nous de Mogwai  ? Certainement ce qu’ils nous donnent. Un album avec une fréquence toujours plus resserrée si on ajoute les bandes originales de films. C’est comme la carte de vœux d’une tante éloignée ou le mail illustré d’un ami d’enfance expatrié et qui pense à vous quand la date des vacances scolaires arrive, ramenant irrémédiablement ses souvenirs de la faculté avec vous.

Combien sont ceux qui peuvent se targuer d’avoir parié sur une carrière aussi longue, avec un succès d’estime et public qui semble ne jamais s’étioler.

Avec ce nouvel album pas de nouvelles recettes, Mogwai continue ce qu’il sait faire de mieux, sans tomber dans une forme de redite. Et c’est ce qui fait la force du groupe. Car Mogwai semble avec une créativité sans limites, contrairement à tata qui semble comme tamponner sa locution de bonne année, ou votre pote qui continue à vous cravater sur ses prochaines vacances à l’autre bout du monde affichant trois semaines plus tard des photos localisées en Bretagne.

L’atmosphère y est peut-être plus sombre (comment voulez vous chanter c’est bon pour le moral dans ce monde de frappés !), mais paradoxalement plus sereine dans la façon d’appréhender les sujets.

À l’image de l’artwork complet (même la typo) tout semble fondre chez Mogwai, ou pleurer c’est selon face à un soleil essayant de s’extirper d’un monde qu’il peine à éclairer et réchauffer sans effets néfastes. Les morceaux s’enchainent sans se déchainer, se suivent sans se ressembler nous séduisent sans nous happer.

"Every Country’s Sun" est un disque contemporain, qui dans son absence presque totale de mots, parvient à délivrer un constat amer et de cette absence de projet commun. Avec eux il est en tout cas évident.