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  • 12 janvier 2008 /
    Vedette
    “S/t”

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Souvenons-nous de la mère Denis et de cette publicité largement diffusée sur nos écrans qui mettait en avant les qualités de nettoyage d’un lave-linge de la marque Vedette. Le slogan tenait en quelques mots et truste encore nos esprits téléphages : " Vedette mérite votre confiance ! ". Une accroche que l’on pourrait éhontément reprendre à notre compte pour inviter à porter l’attention sur le groupe du même nom. Non sans avoir préalablement mis en garde quand même... A l’écoute de l’album homonyme de Vedette -soit Neil Carlill, tête pensante et vocaliste déjà croisé dans les rangs de Delicatessen, et Manuel Stagars, producteur et deuxième sphère de ce cerveau malade- on n’accordera la confiance réclamée qu’après s’être assuré que des professionnels de santé (mentale) se seront chargés de contraindre le duo à porter un gilet de tissu blanc classieux boutonné dans le dos. Vedette l’album, paru sur Stilll, tient de la plongée dans le foutoir des parties sombres de nos psychés torturées. Seize titres asphyxiants qui orchestrent la collision d’un hip-hop dadaïste et d’une pop déconstruite à grands coups de masse. " An Orange Timepiece " ouvre cette boîte de Pandore sonore en exposant son beat rachitique, bientôt violenté par un kick malade, à la voix d’asthmatique névrotique de Carlill. Chaque morceau témoigne de la volonté de Vedette de réduire tout motif mélodique en fragments diformes avant que de les abouter selon une logique tordue propre aux deux musiciens (" Bagel Zoo ", " Tape Track Lights ", " Ambleside " et sa ligne de voix indolente, " Portraits For The Swede "...). Près de cinquante minutes d’un délire expérimental qui se révélerait aussi fascinant qu’éprouvant s’il n’était percé de quelques rayons de lumière, miniatures élégiaques qui autorisent une ou deux remontées salvatrices en surface (" On Canvas ", très réussi avec ses choeurs synthétiques quasi-angéliques en arrière-fond, " It’s About Horses " ; " Targets In You "). Un disque à l’image de sa pochette : dense, sombre, chargé d’un érotisme déviant et parfaitement intrigant.

Vedette

Stilll

Differ-ant




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