" Aussitôt qu’on était installé, il était déjà temps de repartir. La seule constance dans ma vie c’était la musique. Entre deux destinations il me restait toujours la musique pour me réconforter ou m’émerveiller. Elle environnait tout ce que je souhaitais voir ou sentir." Ainsi s’exprime Sophie Michalitsianos aka Sol Seppy quand elle évoque son enfance en perpétuel déplacement, de l’Angleterre à l’Australie notamment. La musique comme seul ami fidèle, une chanson bien connue mais qui permet d’éclairer l’incroyable intensité, la prodigieuse profondeur de The Bells Of 1 2 ; douze titres éthérés et glacés comme douze affirmations du lien ombilical qui unit Sol Seppy et sa musique. De l’introductif " 1 2 " et sa froideur marmoréenne au final " Enter One " frappé d’affliction, Sol Seppy -ici compositrice, interprète et productrice- expose son spleen caressant au soleil pâle qui éclaira doucement Mazzy Star ou Cocteau Twins. De sa collaboration avec Mark Linkous de Sparklehorse (sur Good Morning Spider et It’s a Wonderful Life), Sol Seppy retient l’art de la composition claire-obscure, de l’ouverture à la lumière d’une bâtisse intime parfois sombre. Dans la biographie de Sol Seppy on peut lire qu’elle a étudié la musique classique. Et l’on se plaît à penser que The Bells Of 1 2 pourrait devenir un classique en musique.