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Récemment consacré comme l’un des labels qui compte par Télérama, Fargo assoit à nouveau avec ces deux dernières sorties cette réputation fondée. Trois ans après Oh My Girl (Fargo), la maison de disque au regard porté vers l’Amérique pousse une nouvelle fois Jesse Sykes et ses Sweet Hereafter dans la lumière. L’expression manque cependant d’a-propos tant la voix crépusculaire de Sykes baigne parfois Like, Love, Lust & The Open Halls Of The Soul (Fargo/Naïve) dans une pénombre fascinante. Le disque s’ouvre ainsi avec " Eisenhower Moon " ballade alt-country de fin d’été en Virginie, se poursuit avec " LLL " et ses guitares arides, ou " You Might Walk Away ", joli exercice de rock enlevé. Cette perceptible élévation du rythme livre un premier indice d’une évolution formelle, qui se confirme sur le morceau suivant, " The Air Is Thin ", ballade soul magnifiée par des cuivres solaires. Jesse Sykes fixe sur cet album de nouveaux horizons musicaux et glisse à l’envi d’une americana entre chien et loup à un rock franc du colier, d’une presque pop sixties à la Byrds à une soul hâlée. " Ce que nous voulions le plus avec ce disque, c’était qu’il renvoie l’image d’un groupe qui continue à grandir, à s’épanouir ". Pari réussi et principe qui semble également conduire Armchair Apocrypha (Fargo/Naïve), septième album studio -et dixième au total- pour le stakhanoviste Andrew Bird. Le Chicagoan creuse un peu plus sur cet album le sillon pop tracé avec Weather Systems (2003) ou The Mysterious Production Of Eggs (2005), qui repoussait déjà bien loin les limites de l’excellence. Le verbe d’Armchair Apocrypha paraît plus immédiatement intelligible mais le langage de Bird n’en demeure pas moins singulier : motifs de guitare -mise en avant- en mitose, batterie que des pyschiatres placeraient sous ritaline sans sourciller, voix sans attaches, compositions savantes aux semelles de vent (le violon de Bird voyage moins mais découvre encore le monde, en témoigne l’instrumental japonisant " Yawny and the Apocalypse " en clôture de l’album). L’introductif " Fiery Crash " engage les débats pop bille en tête, " Imitosis " et son violon mutin lui porte la contradiction, et la classe de " Plasticities " finit d’imposer le silence. Trois titres, trois moments de grâce. Et l’on pourrait pointer ainsi l’ensemble des douze titres (l’évident" Heretics ", l’épique " Darkmatter "...) d’un album qui prétend déjà aux accessits de fin d’année. Far...go very far, une fois encore

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