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Centredumonde : un nom de projet brillant, une observation mi-cynique mi-clinique de l’état d’esprit dans lequel se trouve un musicien quand il trouve le courage et l’égo nécessaire pour se lancer dans l’océan musicale dans lequel nous baignons (surtout depuis quelques années).

Car du courage et un minimum d’ego il en faut pour oser plonger dans les mers du streaming, pour y devenir un tsunami, une vague, une goutte ou finalement une larme selon l’humeur.

Justement, sur ce versant de la pop francophone qu’occupe Ubac, peu de queuleuleu prévues sur la crête et le sommet, on risquerait trop facilement de glisser dans un ravin d’illusion.

Sur cette montagne, l’oxygène vient parfois à manquer, mais jamais la poésie, la qualité d’écriture et la beautée du doute.

Car Ubac remet les 2 points sur les ï, comme dans "Aïe" je m’étais trompé : derrière l’apparente nonchalance de Joseph Centredumonde se cache un motherfuckin’esthète de la pop en VF, plus proche de Ray Davis que de Beck finalement.

You’re not a looser baby (si je peux me permettre).

A signaler la mise en ligne de plus de 8 heures d’archives (Adieu bébé, on s’est tout dit (1997 - 2004))et cela toujours gratuitement. Entre les sons cardinaux de Dominique A et les escapades de Lou Barlow chez Sentridoh, Centredumonde exhume tout, quitte à nous épaissir un peu plus le regret de ne pas le voir mieux placer sur la carte de la chanson d’ici.159 nouvelles raisons de découvrir tout, de ce décentrer des certitudes de la chanson souterraine d’ici.