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La pochette en noir et blanc du sixième album de The Drums – soit, depuis 2016, Jonathan Pierce tout seul – vaut son pesant de cacahuètes : on y voit le multi-instrumentiste new-yorkais, de dos, nu, en train de prier dans le bureau de son père, pasteur pentecôtiste à priori peu enchanté par l’homosexualité de son rocker de fils, qui profite des seize titres de Jonny pour se livrer à une psychanalyse revancharde, notamment à l’encontre de son éducation sectaire, tout en célébrant ce qu’il y a (aurait) de bon en l’homme : acide et optimiste, donc, The Drums se lance dans une pop électronique entre new wave (le binaire qui joue sur les temps) et shoegaze (la réverbération à fond les ballons), auréolée de guitares arpégées à la The Smiths et de beats synthétiques cheap, que surplombe des mélodies catchy, chantées avec une décontraction qui rappelle celle de Thomas Mars et crée un décalage bienvenu avec la noirceur de certains textes. Si le début de l’album est enlevé, à partir de Harms c’est du côté des Beach Boys ou de Spiritualized que penche Jonathan Pierce ; notamment sur un Be Gentle soul sixties de l’espace, joli mais quelque peu ennuyeux, d’autant plus qu’il est suivi par le bancal Dying et son dispensable featuring, ici la rappeuse Rico Nasty. Les ballades (trop) atmosphériques s’enchaînant, il y a de quoi perdre le fil, le longuet folk spectral Green Grass scelle paupières et oreilles. Alors quand la jangle pop à guitare se repointe, trop tard, on tique, non, un truc cloche, mais quoi ? Concernant la production, comme disent les millenials, j’avoue c’est frais c’est stylé frérot, mais aucune vraie chanson à se mettre sous la dent, tout se ressemble, rien ne ressort, c’est plat de chez plat, à tel point qu’on se dit que le meilleur dans cet interminable Jonny reste la pochette, qui donne sacrément envie d’être une petite souris et d’assister au dîner de Thanksgiving dans la demeure familiale des Pierce, ou pas.




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