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Je ne sais pas si ce sont les vapeurs de l’alcool consommé pour faire passer la pilule des fêtes de Noël, ou si c’est le visionnage de la piètre série de Tim Burton sur "Mercredi", mais je suis tout étourdit. Car, combien existe-t-il de groupes ayant pour nom No Hay Banda ? . J’ai connu celui de chez Odette Production, un autre agrémenté d’un point d’exclamation, et me voilà en présence d’un groupe de Montréal, sans savoir si une liaison doit être effectuée entre l’un d’eux. A priori, l’auteur de ce « I Had a Dream About This Place » est un nouveau sur ma liste à la lumière du cv du groupe, ayant entre autres travaillé avec Ida Toninato ou Vinko Globokar. Nous sommes loin de la pop indie, bienvenue plutôt dans ce que la musique contemporaine peut nous proposer de plus questionnant quand on est habitué à chercher les refrains et de chatouiller avec perfidie la main tenant le dictionnaire à rimes.

Non, ce double album de quatre morceaux (entre 17 et 32 minutes les morceaux, cela vous pose un artiste) qui est en fait une œuvre collaborative, est à l’image du nouvel algèbre de nos météorologistes, donnant une définition nouvelle de la musique. A l’instar de « Glass Onion », ce rassemblement de quatre musiciens plus No Hay Banda, frise parfois le non-sens, mais quand on est à ce point désorienté par la fête obligatoire du moment, ne pas savoir où nous allons casser avantageusement les codes.

En-avant garde donc avec « An Overall Augmented Sense of Well-being » d’Anthony Tan, métaphore de la guerre en Ukraine ou pas, les drones sont attaqués, mais l’auditeur pourra respirer pendant des intermèdes lui évitant d’ouvrir la fenêtre pour savoir si le port du trench-coat sera nécessaire. Avec le « Rubber Houses » de Sabrina Schroeder où c’est la construction d’un drone qui semble nous être décrit, dans un fracas industriel, avant le décollage. Avec son « A Moment or Two of Panic », André Young, elle réinvente la musique de chambre, lieu dans lequel il semble qu’il sera dorénavant difficile de dormir, tellement les murs semblent habiter par autre chose que des ornement ou des posters de vedettes du moment. Enfin Mauricio Pauly et son « The Difference id The Buildings Between Us » répond le mieux au titre de l’album. Il nous plonge dans une sorte de moyen métrage sans image, entre ballades dans la brume épaisse d’une cité victorienne et signe perceptible d’une attaque aérienne. Construit comme un page-turner, ce titre nous tient en haleine pendant trente-deux minutes, guettant les différents stades d’une intrigue. Au final un disque qui tient avant tout pour son dernier morceau, mais qui nous pose aussi la question de savoir s’il est toujours nécessaire d’éclaircir un mystère. No Hay Banda en restera un.




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