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C’est dans la solitude des confinements successifs que le percussionniste Yang Chen a construit ce « Longing For... ». Alors qu’il était dans l’impossibilité de se déplacer, de rencontrer physiquement d’autres musiciens, il a profité des moyens modernes de communication, pour proposer à huit artistes de s’associer avec lui, pour un disque aussi divers que les univers de ces musiciens sont différents. En marge de cette version sonore, les morceaux sont tous accompagnés d’une vidéo.

Grisé par ce format qui s’apparentait à un pied de nez à cette période, Chen poussa à son paroxysme son approche expérimentale de son art, allant jusqu’à utiliser un vélo comme un élément central de son travail sur les percussions. Si l’ensemble est déroutant, ne trouvant aucun lien tangible entre tous ces titres, il restera de cette expérience des moments de grâce comme l’« EUPHORIC » avec Yaz Lancaster qui ouvre ce disque. Il faudra de la force pour traverser le « Silt » avec Sara Constant, du courage pour aller au bout de « All Good Pieces Hace Two Things » avec Andrew Noseworthy, mais aussi de la mémoire pour reconstituer les souvenirs que nous suggéreront les trois « Rest / Stop » qui jalonnent « Longing For... ». Et au milieu de ces expérimentations, « Till The Dam Breaks » avec Sarian Sankoh, morceau de R&B, certes avec une coloration étonnante d’une tongue drum, finissant par un cœur gospel.

Dans ce genre d’aventure, le résultat est souvent inégal, et c’est le cas ici (« Crank/set » avec Stéphanie Orlando ne va pas nous réconcilier avec la grande boucle.), mais il restera comme un témoignage de ce que les musiciens tentèrent de faire pour continuer à faire vivre leur art. Et ce n’est pas le moindre de leurs mérites.




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