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Ils sont quand même pas mal les Karl à avoir marqué notre histoire contemporaine. Je ne parle pas de la caricature fascisante de Lang (pas le nécrologue, mais le fachologue) . Marx, Drais, Lagerfeld, Popper, Rummenigge (les témoins d’un certain soir de 82 à Séville comprendront.), les Karl ne laissent pas indifférent, ayant influencé de façon majeure la spécialité dans laquelle ils officiaient. Alors que Les Lignes Droites, qui ont déjà un nom de groupe pas tout à fait comme les autres, nomment leur nouvel album « Karl » n’est peut-être pas si innocent. Postulant peut être pour marquer la musique le rock d’ici comme le définissent les géographes mélomanes en mal d’étiquette.

« Karl ». C’est un disque immersif, une plongée frontale et grandiose, dans un contexte difficile (Dans la Chaleur) . Il y a des disques que nous accompagnons, d’autres qui nous promènent, « Karl » est un disque qui nous englobe en lui, comme un vol intersidéral duquel il est impossible de mettre fin, pas de station intermédiaire, un disque à chroniquer comme le nom l’indique en ligne droite, comme des passages obligés avant l’expérience final.

Il y a la basse énorme sur « Mickey Mickey » (petite expérience personnelle mon chien en a eu peur) pour ce qui pourrait s’apparenter aux tubes qu’une certaine scène française n’a jamais réussi à s’autoriser.

« Détends-toi » est comme un message à bord du vaisseau Les Lignes Droites, qui pourrait bien avoir l’effet inverse pour peu que nous ne nous soyons jamais confronté à un certains Suicide.

« Tous des Karl » est une zone de turbulence qui tabasse méchamment, une onde de choc pouvant envoyer le module de Temps X dans les oubliettes de l’histoire de la chirurgie esthétique.

« T’es où Dans le Graphe » une vertigineuse plongée velvetienne dans les zones d’ombre d’un Noir Boy George en transformation bashungienne.

« A ma Retine », cela commence comme une démo échappée de « There is no One What Will Take Care of You » de Palace Brothers et cela se transforme un titre hypnotique et faussement anodin. Titre qui nous brûle de plus en plus.

« Laisse Donc » et ses phases inquiétantes (laisse donc le passé revenir.) dans un univers tout aussi martial que groovy, comme une ultime danse macabre sur le charnier de nos espérances.

« Pardon ! », moment, le plus, désorientant, car derrière chaque note semble se cacher quelque chose de terrible. Comme si Pascal Bouaziz se lançait dans un nouveau projet déboussolant. Ne dites pas pardon, nous vous disons merci.

« Tous des Karl II » seconde partie tout aussi explosive et corrosive, le vaisseau Les Lignes Droites, nous suggérant que la fin risque d’être mouvementée, peut être fatale.

Avec « Muted » nous sommes arrivée à bon port, dans une fumée sonore recouverte des signaux de notre parcours (Mickey Mickey). C’est quelque chose entre une scène d’Eyes Wide Shut et les sueurs froides d’un karl Lang dans un clip de Frankie Goes to Hollywood.

Les Lignes Droites tentent et valident un rock saturnien, frondeur et débarrassé d’un quelconque diktat, une forme de chant...aux étoiles.




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