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Je ne sais pas si c’est le fameux TAZ qui se repose sur la pochette de ce nouvel EP de Trotski Nautique, toujours est il que l’auteur de la plus belle phrase que nous puissions dire sur notre animal de compagnie (Taz, t’es mon chien, t’es mon seul mon vrai copain) est de retour avec un disque dont seul le duo à le secret. Jamais véritablement corrosif, mais toujours avec la bouteille de vitriol dans la main, David Snug et Alda Lamieva n’épargnent rien, surtout si ce sont des statues, faisant de l’ironie et le troisième degré les vecteurs de leurs admirations cachées. Dans ce « Minimal On est Mal », c’est Gerard Manset qui passe dans la moulinette minimaliste du duo. Son tube « Il voyage en Solitaire » est transposé dans les démos de La Fossette, si Dominique A n’avait pas écrit l’album suite à une peine de cœur, mais suite à une soirée trop arrosée. Que ce soit en BD ou en musique, David Snug se moque des conventions et des pré-établis, égratignant l’icône de la BD française par un versant étonnant (Astérix), ou de l’horrible ordre moral qui semble devoir polluer tout en lui faisant une prise de judoka qui consiste à profiter de la force de l’autre pour mieux le mettre par terre(À Bas l’Humanité). Et puis comme la contradiction est une des bases du travail du duo, celui-ci nous offre des conseils pour faire de la musique minimaliste, là où trois ans plus tôt sur l’indispensable « Steppe By Steppe » il nous disait qu’il n’y avait pas de recette pour faire une belle chanson. Reste à savoir si une belle chanson ne peut être minimaliste, un débat que je vais clore aussi rapidement que Trotski Nautique termine ses morceaux par cette conclusion, le minimalisme de Trotski Nautique est beau. Coucher le chien.

À noter ce EP sort à la William Arrache (les collectionneurs des images Panini des années 80 apprécieront) avant un album à venir.