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Dead Can Dance, cet étrange groupe inclassable (classique ? gothique ? world ? imposteur ?) et pourtant majeur, n’avait pas publié d’album depuis 16 ans. Une incroyable tournée sans nouvel opus avait bien eu lieu en 2005. Magnifique concert, d’ailleurs, dont on pouvait acheter les enregistrements à la sortie. Ce que je fis, et le double CD reçu quelques mois plus tard retranscrivait très bien l’émotion et le plaisir de la soirée, ainsi que la beauté des morceaux mélangeant des instruments du monde entier. Plus rien depuis. L’australienne Lisa Gerrard s’est principalement spécialisée dans les BO de films américains. C’est d’ailleurs elle qui chante sur la très belle BO de Gladiator. Et Brendan Perry a disparu dans la nature irlandaise.

Alors, l’excitation fut à son comble lorsque, en 2011, l’annonce de la parution d’« Anastasis » fut faite. Un nouveau disque pour le duo ? Une belle promesse pour tous les fans en manque. Bien que l’album fut intitulé « Anastasis », ce qui signifie littéralement "résurrection" en grec ancien, la promesse fut déçue par un album en demi-teinte, plus proche de la ballade de santé en terrain connu que d’une véritable réinvention du groupe. Seul le morceau « Return of The She-King » sort vraiment du lot. On y retrouve l’esprit des derniers albums, mélangeant des influences de musique grecque antique, d’influences arabes, de chants planants et de percussions martiales.

Le reste de l’album est d’un moins bon calibre. Pas mauvais, mais loin des sommets atteints dans « Spiritchaser », le précédent opus du duo. Ici, c’est principalement Brendan Perry qui chante, et on en vient à regretter les mélanges de voix entre le baryton et la contre-alto. Et les compositions, majoritairement à la recherche d’un esprit de spiritualité, sont par moments à la limite de la musique de mauvais CD de relaxation, les voix en plus (« Kiko », « All In Good Time »). Sans parler d’une production pas très fine (« Amnesia »). Mais bon, comme c’est de Dead Can Dance qu’il s’agit, on accepte, on écoute et on apprécie. Docilement. Vivement le prochain disque. Dans 17 ans ?




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