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C’était un soir ; à Orléans City...

Un jeudi soir de concert à l’Astrolabe d’Orléans. Mais en fait plus qu’un concert, la soirée a débuté avec la projection du film de Vianney Lambert « Le coureur de fond ». Court-métrage où le héros n’est autre que Matthieu Malon. Sous le prétexte d’une interview par dictaphone interposé, on suit le chanteur Orléanais chez lui, dans le train qui le mène quotidiennement à la capitale mais aussi en mouvement dans la ville. La voix du dictaphone constitue le fil conducteur de ce film. On se demande si cette voix n’est pas la voix intérieure de l’artiste qui opère une introspection sur sa vie et sur sa musique. Un livreur et un contrôleur de train, joué par David Bost, nous sort par moment de cette rêverie et ancre l’histoire dans un certain quotidien.

La deuxième partie de soirée fut l’occasion pour moi de revoir en live Matthieu que j’ai eu la chance de voir pour la première fois début 2017 à Châteauroux. Heureux de jouer dans sa ville et surtout à l’Astrolabe où il n’avait plus fouler les planches depuis 2013, c’est parti pour plus d’une heure d’intense plaisir où le Malon a puisé dans son vaste répertoire solo. Des titres bien sûr de son dernier album « Désamour » mais aussi de ces précédents opus. Un moment rare laissant apparaître, par moment, un aspect de sa personnalité que je n’avais pas encore perçu chez lui : ce côté animal mêlant énergie brute et émotion instinctive. Servi par un son électrique et puissant, l’auditoire, comblé par cette poésie sonique, a été transporté dans une autre dimension. C’était un soir, à Orléans City.