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J’aime beaucoup cette image qui est souvent utilisée quand on parle d’un livre d’un film ou d’un disque, celle de l’entrée ou non dans l’œuvre, et de la difficulté ou non de passer le seuil de la porte imaginaire. Avec « Orange Violet », nouvel album de l’américain Alex Diaz alias Xela Zaid, impossible d’entrer, de prendre la poignée d’appuyer dessus pour se poser entre les murs. De porte il n’y en a pas, les murs sont tombés, et la dernière marque d’un seuil possible est un tapis avec dessiné dessus un indien envoyant des signaux de fumée au bout desquels une bulle entoure le mot welcome !.

Ce sont donc sur des décombres que nous nous retrouverons, celles d’une folk musique d’après l’apocalypse. Une folk qui ferait avec les moyes du bord, avec les vestiges encore en état de marche, avec les écrits sur les tribus indiennes Ais ou Apalache. Le vent aurait gardé en lui l’ensemble des bruits d’une civilisation en perdition, des bruits comme les fantômes qui habitent cette musique. « Orange Violet » est malgré tout un disque accueillant dès lors que l’on sait que la compagnie des morts est inévitable et que la pluie se danse autant qu’elle se souhaite pour chasser les poussières de l’aridité. Vous pourrez dormir aussi tranquille qu’une oreille dépourvue de filtre, invoquant les esprits à la rescousse avec la même folie inquiétante d’une Lynch qui lui aussi a depuis longtemps abattu des portes et des murs pour construire dans son cas des labyrinthes.

Ne frappez pas, ne sonnez pas, n’entrez pas, vous y êtes, c’est ouvert, accueillant, inquiétant, mais vivant, et de la vie sur des décombres, c’est une renaissance. Étonnant.




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