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Le souhait de vouloir à tout prix se faire entendre édulcore parfois la spontanéité des groupes. Beaucoup d’albums bien produits, bien joués, bien chantés, bien emmerdants aussi. Il ne s’agit pas de réclamer des démos pouraves en provenance du garage des parents (pitié !), mais d’admettre qu’en France, assez souvent, le passage en studio privilégie la patine fédératrice, la propreté maximale, l’évidence pour papiers glacés. Or, les maladresses, le « sale », le bancal, c’est important sans être décisif. Du moins, cela permet une connivence plus immédiate avec l’album écouté. Cela rend terrestre l’absurdité de vouloir aujourd’hui composer des disques.

Il y a de cette « imperfection » chez les 13 Dead Trees. Déjà parce que les quatre titres de leur EP furent enregistrés en une prise unique (au moins, c’est clair) ; ensuite car le groupe, visiblement, se cogne royalement de la réception critique. Finaliser les compositions de manière « professionnelle » (au Studio de L’Usine, à Thionville) s’apparente ici au besoin de bien faire le job mais sans non plus se prendre la tête des jours durant. Plaisir, imaginons-nous, ludique mais passionné : jouer d’arrache des compos finement ciselées, conserver un moment X plutôt que de rêvasser sur l’horizon des possibles. Au résultat, Three Seeds renvoie à du blues rock saignant, rocailleux – on sent la jouissance du trio au moment d’enregistrer l’affaire. L’aspect one shot permet de contourner la tentation d’une violence hargneuse (car un esprit grunge se perçoit) pour, inversement, accueillir l’auditeur avec une certaine douceur, bière à la main, camaraderie revendiquée.




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