> Critiques > Labellisés



Si je devais écouter ce disque dans des conditions qui magnifieraient celui-ci, ce serait sur un skate ou une longboard. Les écouteurs vissés sur les oreilles, le pantalon négligé, les baskets siglés et un t-shirt d’une compilation Geffen avec un joli jouet jaune comme illustration, sur le dos, et une bonne dose d’insouciance. Là je pourrais appréhender les accidents de ces chansons cabossées, les rapprochant d’une topographie mettant à contribution mon véhicule rudimentaire.

Comme les Pixies à une belle époque, les GBB introduisent dans leur écriture la notion d’accident, pouvant donner l’illusion d’un collage improbable, Girouette qui sert de titre à l’ensemble est d’ailleurs la parfaite dénomination d ‘un ensemble qui se change en un clin d’œil, bougeant au grés des humeurs, des envies, des liens au départ incongrus, qui s’imposent comme des parcelles que seules les visionnaires peuvent construire sans les dessiner avant.

A L’image d’un Steve Albini en studio, nos GBB se présentent en bleu de travail dans un garage. Mais ce bleu n’est pas souillé par le gras d’une production lénifiante, lourde et graisseuse, mais pour un métier moins salissant mais bougrement plus difficile, de réparateur de mélodie. Une fois remise sur pieds, les chansons peuvent rivaliser avec Pavement, Notwist, Console sur les meilleures pistes de skate, s’adjugeant des manches, sans couper les virages, sans ignorer les chicanes. Harmoniquement intéressant (« When It’s Gonna Rain ? » est un exemple de ce que l’on peut faire en groupe, tout en paraissant chacun dans un hémisphère diffèrent) le disque ne dégage pas d’unité réelle, mais s’érige comme un bâtiment plus prêt de Gaudi que des colonnes de Buren.

Trois garçons, une fille et une myriade de possibilités. Zone de forte turbulence.




 autres albums


 interviews


 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.