Il fallait certainement une journée sans soleil pour que je me plonge dans ce qui est le quatrième album, d’un groupe qui avait autant intéressé votre serviteur que l’œuvre de Michel Houellebecq doit bouleverser les nuits de Franck Ribery.
Tout ce qui touche de prêt ou de loin une musique portant un chant que nous nommerons gutturale pour ne pas froisser les âmes sensibles (derrière le t-shirt noir d’un rockeur noir de la mort il y a un cœur qui bat, et une fierté à défendre), cette musique donc a toujours engendré soit indifférence, voir dégoût. Sur cet opus l’écoute de « Roller Coaster » par exemple aura provoqué chez moi une réaction quasiment de démangeaison, mais celle ci sera atténuée par d’autres morceaux qui auront un effet proche de celui d’un anti- staminique. Car ce « Spiritus Mundi » qui pourrait facilement servir de bande son à un film autour d’un secte, est un disque aussi bordelique dans le fond qu’intéressant. Car si le groupe a perdu en route sa touche féminine, il a gagné en ouverture d’esprit (ne voyez pas ici des propos pouvant me voir convoquer devant le tribunal d’Isabelle Alonzo) et en esprit de découverte. Du coup le groupe s’essaye à tout (imaginez l’esprit des Doors hanter un « Human Toad » qui s’attache à vous comme un chewing-gum gum sous une chaussure).
Ce que le groupe semble perdre en facilité, il le gagne en prise de risque, comme avec cette fin d’album véritablement époustouflante, entre « Tu Seras Roi », petite perle en français s’il vous plait qui n’est pas sans nous rappeler ce que les Thugs avaient réaliser sur le dernier titre de leur dernier album, puis « Varanasi » ramené d’un voyage réel ou imaginaire en Inde, avant le très court mais poignant « Frankie » à poil sans une once d’électricité.
L’avenir nous dira si « Spiritus Mundi » est une frise chronologique que le groupe vient de produire, son histoire avec son passé, son présent et une forme d’avenir que l’on perçoit plus intime, plus introspectif et moins démonstratif. Vous pouvez encore me laisser les nuages.