Finalement l’Angleterre ne change pas tant que cela. Si les images de la première league nous font de plus en plus penser à une version aseptisée du football, mais populaire dans le sens nombres de spectateurs, les odeurs de Hyghbury ne se sont pas totalement dissipées sous la chape de béton portant des appartements pour golden boy de la city. Dans cette révolution footballistique le rock a aussi perdu sa place, ainsi que la middle class bien élevé, mais fondamentalement éprise d’une musique qui se veut tout à la fois sauvage et partageuse, loin des affairistes aux crampons en or.
Chez Palma Violets on fréquente certainement les stades de seconde division, ceux où l’absence de caméra vous donne encore le droit d’être en osmose avec un sport qui sent la sueur, la violence et souvent le respect de l’autre. Enfants légitimes des Clash, les Palma Violets libèrent une énergie comparable à la décharge tellurique que fut le premier album de Wu Lyf, même si chez Palma Violets les références seront plus à aller chercher chez Ken Loach que chez Guy Debord. Palma Violets cultive cette tradition du refrain que l’on reprend en cœur dans un rassemblement virile et festif.
Le pire qui puisse arriver à nos garçons serait alors de devenir une hype sur laquelle la spéculation ferait monter des enchères et le prix du terrain. Mais pas né le yuppie qui pourra déloger cette troupe qui quand elle se démène souffle tout sur son passage, oubliant même les bonnes manières. Effrontés et éduqués à une musique qui se veut avant tout comme une tradition, les Palma Violets sont une réponse que n’auraient pas désavoué les pires contradicteurs du Thatchérisme.
Un disque imparable pour regarder un match de première league de milieu de tableau, un disque entre la bière, la sueur et la poésie, l’émotion d’un chant de supporter. Ne crions pas au génie, mais crions pour cette Angleterre fière et combative.