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Pourquoi se poser la question de la qualité d’une chanson, d’un morceau. Pourquoi se perdre dans des circonvolutions sans fin à essayer de faire le beau sur le dos de celui qui vous donne le loisir d’exister 3 minutes, temps qu’il faudra au lecteur pour arriver au bout de ce papier. Pourquoi, surtout quand le plaisir est simple, presque primal, comme si l’état que vous recherchiez depuis que vous êtes sortis du vendre de votre mère, vous le trouviez via un son qui vous accompagne depuis que vous écoutez de la musique sérieusement, non pas dans la démarche, mais dans la façon quasi religieuse de la pratiquer en tant qu’auditeur compulsif.

Le son de The Scrap Dealers est un son que j’adore. Je sors de mon rôle de chroniqueur, mais d’ailleurs comme ce n’est qu’un rôle, arrêtons de faire l’acteur et crions notre amour pour ce son au service de ces compositions à la martialité joyeuse. Une rencontre entre le velvet Underground qui serait né sur la côté Ouest des Etats Unis, mais qui déciderait de prendre l’autoroute pour rejoindre New York, oubliant le code de la route, les chemins de traverses et les haltes pour se dégourdir les jambes. Dés l’ouverture, « Walking Alone » nous propulse dans le paradis des perceptions sauvages, dans le pays de nos rêves, une antre dans laquelle le chahut est une caresse, un espace dans lequel il n’y a pas de place pour le repos médiocre, celui de l’oisiveté.

Avec « I’ll Never Be Like You » le décors est certes plus champêtre, presque oxfordien, mais il ne s’embarrasse pas du sur place, il y a des kilométres à parcourir et le groupe n’est pas là pour faire du tourisme inutile, s’inscrivant lui dans le paysage plutôt qu’imprimant celui ci. « She Doesn’t Wanna Leave Your Mind » fait côtoyer Neil Young et Ride dans une enivrante poursuite. C’est à la fois le titre le plus à part du disque, le plus court, le plus pop dans l’esprit, mais c’est aussi le plus fédérateur, le plus « gangesque » le groupe avançant comme un seul homme.

La tête toujours pointé vers l’horizon new yorkais, le groupe prend le temps d’un morceau chorale, le fantastique « Keep My Silence Safe » bulle se savon dans laquelle nous pourrions voyager sans craindre qu’elle explose. Morceau à la joie communicative, il regorge de moment coupant et lourd à la fois, faisant tomber ceux qui oublieraient qu’il faut marcher, mais dans une bulle. Avec « That’s What We Call Love » ce sont de belles guitares qui sont convoquées sur ce tire qui aurait fait j’en suis persuadé la course en tête des titres les plus diffusés chez Bernard Lenoir sur une saison. Il est chaud, un rien débridé et nonchalant, mais toujours avec LE son qui va.

C’est avec le trés lourd et long « I Lost My Faith » que ce terminera ce voyage. Les vapeurs urbaines d’un New York accueillant des bateaux arrivant de la perfide Angleterre des années 90 remplissent ce morceau qui est un hommage au son, une ode à quelque chose qui dépasse la notion de critique, de goût. Il y a quelque chose de totalement vivant, de prégnant, de presque vital, résumé d’un disque que la puissance parfois étouffante me rend léger.

Vous allez me demander si j’aime, à cela je vous répondrai que je ne peux vous répondre, je n’ai pas encore trouver un mot plus fort encore.




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