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Quelle position inconfortable que de parler d’un disque marqué à ce point par la mort. Devenu un duo depuis le départ de la soeur d’Alejandra Deheza, School of Seven Bells ne se résume plus qu’à Alejandra Deheza, Benjamin Curtis décédant d’une longue maladie alors qu’ils s’apprêtaient à enregistrer un nouvel album.

Quittant New York pour Los Angeles Alejandra décida de boucler la boucle, de clôturer l’histoire du groupe avec un dernier album, non pas en forme d’hommage, mais en essayant d’y inclure le plus possible le travail de Benjamin, comme si il était là.

Enregistré par Justin Meldal-Johnsen qui a travaillé avec Beck, Nine Inch Nails et M83, ce quatrième et dernier album en évitant le pathos à tout prix, n’évite pas une surenchère sonore, rendant parfois les morceaux indigestes (A Thousand Times More), comme si le manque, l’absence devait ici être comblée par une production et des arrangements presque insupportables tant ils ne laissent jamais la place à la moindre émotion.

SVIIB est un énorme fatras dans lequel My Bloody Valentine circa 2035 tentait un album avec Cocteau Twins avec un Flood pachydermique à la production. Le mur sonore qui recouvre des mélodies maigrelettes, n ‘est pas un mur tenant grâce à sa force, mais là uniquement par son épaisseur, réduisant l’espace, entrainant l’étouffement.

Derniers signaux d’un groupe qu’Alejandra aura envoyé loin de ces marques, de ses terres, orpheline et meurtrie, laissant certainement une forme de colère prendre une forme non pas destructrices, mais de fuite en avant vers autres choses.

Un point d’honneur à boucler la boucle, un mémorial sincère, vibrant mais épais.




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