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Si le nom du groupe et le titre du disque laissent augurer un hommage au Fragile Figures de Silents, on cherchera vainement le lien. Le disque est justement signé chez Araki records qui souhaite promouvoir « la musique d’ascenseur émotionnel ». On imagine aisément la promesse, on ne se trompe pas, il y aura bien les progressions harmoniques espérées, ces envolées qui étreignent avec sobriété.

Fragile Figures est un jeune groupe aux membres aguerris. Avant de s’apparier à Julien Schmitt "Judd", plasticien et bassiste, Kai Reznik a déjà conçu trois albums d’electronica chez Atypeekmusic.

Pour ce premier EP, on pourrait parler de post-rock ou de noise. L’introduction nous envoie en un instant retrouver les batteries du DJ CAM de Substances. On pensera peut-être à la complexité limpide d’un Mogwaï, pourquoi pas à Dead Can Dance, la chevauchée de ce disque nous emmènera ailleurs, dans un sillon propre, en assumant ses clins d’œil. Un album majoritairement instrumental comme le veut souvent le genre, un ensemble qui sait manier l’alternance de la recherche d’une beauté pure et de moments plus bruitistes.

L’étreinte : Les voix posées, une femme et un homme se parlent. On entend chez elle la fragilité annoncée quand la musique est ailleurs, dans une voix plus affirmée, une voie tracée, plus proche de nous. Les voix, elles, ne semblent pas s’adresser à nous, un dialogue au lointain poétique et envoûtant.

Three sisters can mess you up est de ces morceaux que l’on a envie d’écouter très fort au casque. Qui donnent envie de prendre ou de parler de tunnels et d’autoroutes, la bande-son d’une fuite en avant nocturne. La musique est plus dure, on monte le ton, tout s’accélère vers une transe minimaliste, dont aucune voix ne viendra rompre le mouvement.

Dans ce disque, les voix ne reviendront plus. On les attendra peut-être.

Old echoes et sa ritournelle comme nostalgique, d’un passé simple et lumineux, adoucit le voyage, la transe devient planante.

Underneath the surface nous accueille avec une douceur légère mais pleine, assume une dimension mélodique, s’élève dans les airs à la suite d’une batterie évoquant le « Lost and Found » de DJ Shadow. Le disque se clôt sur une lancinante montée sobre et efficace qui invite à reprendre l’ensemble d’un album qui s’écoute comme une boucle, en boucle, un enchainement, une traversée.




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