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En écoutant le premier morceau du nouvel album d’Arch Woodmann, je me disait que Sufjan Stevens était peut être avec Animal Collective l’une des rares raisons de faire ou d’écouter de la musique en ce moment. « Waves » morceau introductif, est à l’image de la chute de vélo que l’on imagine en douceur, une attraction après des esquisses dessinées par le biais du deux roues. Cela ne devait pas suffire à vous convaincre de vous délester de quelques euros, donc j’ai prolongé ce qui allait être un plaisir, l’écoute de ce nouvel album de Arch Woodmann.

Nous vous avions fait découvrir l’album via « Five Blessings » sur le volume 21 de nos compilations. Cette chanson semble écrite dans l’urgence d’une poursuite, le bout des pieds sur les pédales, avant de relâcher les muscles en danseuse, la tête dodelinant, l’antithèse de la recherche de la meilleure position pour la performance, mais celle ci n’est pas recherchée. Le bonheur l’est avant tout. Continuant ma traversée que suis tombé sur « Duities and Fruities » qui reprend les choses là où les Posies les avaient laissées il y a de cela une bonne dizaine d’années. Ce titre confirme que Arch Woodmann est un adepte du faux plat montant, un mollet souple et agile, qui aime la poésie plus que la recherche de la pole position. Avec ce titre on décolle, ce qui est une belle façon de se plonger dans « Drive Drive Drive dont l’univers n’est pas étranger à celui de Jim O’Rourke. Titre avec sa petite boucle guillerette. Avec ce celui ci Arch semble s’approprier l’horizon. On l’image aisément, lui de l’autre côté de la ligne, à essayer de nous décrire ce que nous sommes incapables de voir pour le moment, largués par ce songwriter émérite. D’ailleurs en parlant d’écriture « From Those Lands » est comme écrite sous nos yeux. Arch comme assis sur le siège arrière du vélo. Une chanson mélancolique, l’œil rivé sur le rétroviseur, donnant un nouveau nom aux pointillés de l’asphalte, la ligne de fuite. De ce fait il ne sera pas facile de rentrer dans « This Is The Why », morceau qui l’a rien de normal, semblant naitre suite à un choc tellurique ou émotif, un terrain qu’Arcade Fire aurait pu tenter d’explorer avec courage. Et plus l’album plus il nous déroute, en témoigne « True When Shared », véritable fausse piste, une diversion qu’Arch prendrait pour offrir à ceux qui iront au bout, un moment de proximité rare et touchant. Et avant de dérouter totalement, « Tiny Dangers » sera une friandise, une ballade sautillantes, aux antipodes du point final « Three Weeks And A Painted Wall » comme en réponse à l’introduction que nous pouvions classer dans la veine de Gastr Del Sol. Le départ se fait plus dans la veine d’un Labradford. Disque d’épicurien, d’un troubadour lunaire, d’un poète pop. Le bonheur est dans ce disque.




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