Je connais des disques qui pleurent. Ils sanglotent dans ma discothèque, ne faisant aucun bruit comparé aux disques qui chialent de mauvaises larmes de peu d’attention, que souvent ils méritent. Non je parle des sanglots rentrés, des larmes chaudes qui semblent couler pour hydrater une peau agressée par l’extérieur. « The natural Order Of Things » en est un. Il pleur, il fait pleurer, il cultive sans le savoir une source infinie de larmes. Derrière un slow core qui se serait formé par l’alliance des Sundays et de Low, Trespassers William cache une voix évanescente, mais au combien essentielle, celle d’Anne-Lynne Williams véritable choc épidermique, pour ceux qui comme moi, tremblent en écoutant le générique de Twin peaks, ou se rappelent toujours avec émotion des disques des Cranes. Sur ce EP (on ne saurait trop conseiller à beaucoup d’artistes de passer sous ce format qui éviterait le remplissage) le groupe nous offre cinq petit bijoux, cinq chansons qui semblent s’être déposées dans l’air, comme des larmes se posent sur nos joues, avec une émotion forte. Fort de cette façon si romantique de ne pas toucher le bonheur par le sourire, Trespassers William donne aux sanglots le doit de faire trembler une discothèque complète. Simplement beau.