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  • 8 mars 2008 /
    Menomena
    “I am the fun blame monster”

    rédigé par Yann
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Il est des disques qui tombent de nul part, qu’on accueille avec des oreilles vierges de préjugés, complètement par hasard. Ce disque en fait partie. Il est des disques qu’on prend en plein visage, on ne comprend pas, interloqué, ce qu’on entend. On le passe en boucle pour essayer d’y déceler le secret qui fait qu’une musique appartenant à un genre, disons, bien balisé puisse nous paraître si originale, un peu comme ci on n’avait jamais écouté de disques. Ce disque en fait également partie. Que les amateurs de pop bas du front, de refrains fédérateurs pour stade de foot, de "breaks" convenus passent leur chemin, ce "I am the fun blame monster", anagramme de "the first menomena album" est plutôt destiné aux aventuriers courageux qui n’auront pas peur de se perdre dans les nombreux méandres de ces chansons jonchées de pièges et de chausse-trappes. Tout ici semble parfait, loin des conventions et pourtant totalement accessible : le (ou les ?) chanteur ne semble jamais avoir deux fois de suite la même voix, n’intervient jamais quand on l’attend (tout au début du morceau pour disparaître ensuite ou une fois l’auditeur persuadé qu’il avait affaire à un instrumental) mais toujours à bon escient, la guitare sait, elle, se faire tout à tour rêveuse (oahu) ou rageuse (the monkey’s back en final idéal), la batterie est utilisée comme un réel instrument tant au niveau des rythmiques (hip-hop, drum and bass) que des sonorités (cough coughing en ouverture du disque), la basse est impeccable. L’omniprésence des claviers apporte ce supplément d’âme qui fait toute l’originalité du son de menomena, leur meilleure idée étant finalement d’avoir voler le piano des rachel’s. Même si on peut parfois penser à radiohead (trigga hiccups), voire à portishead (strongest man in the world), la grande force de cette musique est de paraître familière tout en étant incomparable et c’est déjà une réussite en soi. Finalement le seul vrai défaut de ce disque est de ne pas être distribué en France. Mais comme on dit souvent : quand on veut....




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